À l'heure actuelle, l'Eurovignette payée par les transporteurs circulant au Luxembourg rapporte 11 millions d'euros annuels à l'État luxembourgeois. (Photo: Shell)

À l'heure actuelle, l'Eurovignette payée par les transporteurs circulant au Luxembourg rapporte 11 millions d'euros annuels à l'État luxembourgeois. (Photo: Shell)

Contraints, depuis le 1er avril, de s’acquitter de deux taxations différentes lors de trajets effectués entre la Belgique et le Grand-Duché, les acteurs luxembourgeois du transport routier seront finalement fixés sur leur sort à la rentrée. Selon le ministère du Développement durable et des Infrastructures (MDDI), une réunion à destination des professionnels du secteur est programmée «en septembre».

Cette dernière doit notamment les informer des conclusions d’une étude portant sur le bien-fondé du maintien – ou non – du Luxembourg dans le système Eurovignette. Selon les données avancées par François Bausch (Déi Gréng) et Pierre Gramegna (DP), la taxation en vigueur actuellement sur les routes luxembourgeoises – au même titre qu’au Danemark, aux Pays-Bas et en Suède – rapporte 11 millions d’euros annuellement au budget de l’État. Des recettes qui devront être maintenues, que le MDDI décide d’une adaptation de l’Eurovignette ou de la mise en place d’un nouveau système.

Faire payer plus les véhicules en transit

En avril dernier, le locataire du ministère de la place de l’Europe avait ainsi indiqué que «des changements auront lieu cette année», en référence avec l’absence d’évolution des tarifications pour les poids lourds de plus de 12 tonnes depuis plusieurs années, alors même que de plus en plus de pays ont fait le choix d’abandonner le système commun, jugé trop peu bénéfique pour les finances publiques.

«Même si je pencherais en faveur d’un départ du système actuel, le choix du MDDI devra prendre en compte non seulement l’équilibre budgétaire, mais aussi veiller à ce que les professionnels luxembourgeois ne soient pas pénalisés», assure Serge Moulin, conseiller de la Confédération luxembourgeoise du commerce pour le Groupement des entrepreneurs de transport. En clair, faire porter une plus grande part des taxes sur les poids lourds qui ne sont qu’en transit au Luxembourg «afin d’éviter que seuls les camions luxembourgeois ne paient pour circuler sur les routes luxembourgeoises».

Faible part du ferroutage actuellement

En cas de maintien du système Eurovignette, le niveau des tarifs pourrait être revu à la baisse en lien direct avec la réduction du nombre de pays adhérents à ce système. Mais les transporteurs continueraient donc à être contraints de posséder et utiliser différents systèmes à différents tarifs. Si l’option de la mise en place d’un nouveau système était retenu, le niveau de taxation devrait s’aligner sur celui des pays voisins et pourrait être combiné avec une offre de ferroutage, ce basculement du trafic routier vers le rail via la plateforme de Bettembourg.

Selon les données du Statec, 516 tonnes de marchandises ont utilisé ce type de transport en 2015, mais uniquement de la part de véhicules luxembourgeois. Les données pour les véhicules étrangers, elles, ne sont pas disponibles. À titre indicatif, CFL Multimodal indique avoir transporté, en 2015, 206.000 «unités», qu’il s’agisse d’un semi-remorque ou d’un conteneur. Aucune indication de poids ou d’origine des marchandises transportées n’a été apportée.