Mario Draghi refuse de voir les banques accuser les taux bas de tous leurs maux. (Photo: Licence C.C.)

Mario Draghi refuse de voir les banques accuser les taux bas de tous leurs maux. (Photo: Licence C.C.)

La Banque centrale européenne a opté pour le statu quo. Certains analystes la voyaient déjà annoncer une nouvelle prolongation du programme massif d’achat d’actifs. Mais non, pour son président, l’Italien Mario Draghi, la situation n’a pas suffisamment évolué en zone euro pour modifier les grandes lignes de sa politique.

Le programme de rachat d’actifs (assouplissement monétaire) lancé au début de l’année 2015, et déjà prolongé une première fois de six mois jusque mars 2017, ne connaît donc pas de nouvelle échéance.

De même, les principaux taux directeurs restent aux mêmes niveaux, soit les taux les plus bas jamais connus. Le taux de refinancement reste fixé à 0% alors que celui sur les dépôts bancaires reste négatif (-0,40%).

Ça ne fera évidemment pas les affaires des banques qui, on l’a vu lors de la publication des résultats semestriels, se plaignent toutes de cet environnement de taux bas. Mais, au cours de la séance de presse de cet après-midi, «Super Mario» a estimé que les «taux négatifs ne doivent pas être utilisés pour justifier tout ce qui ne va pas dans le monde des banques».

Les taux négatifs ne doivent pas être utilisés pour justifier tout ce qui ne va pas dans le monde des banques.

Mario Draghi, président de la BCE

«Les taux doivent être bas aujourd’hui pour être élevés demain», a encore asséné le patron de l’institution financière de la zone euro, toujours bien décidé à mettre en œuvre tout ce qui sera nécessaire pour combattre l’inflation et ramener la croissance en zone euro.

Selon les analyses de la BCE, l’inflation, toujours trop basse, devrait rester à un niveau de 0,2% en 2016, loin de la zone d’équilibre fixée vers les 2%. Pour 2017, elle a ramené sa prévision à 1,2% - elle parlait encore de 1,3% en juillet – alors que, pour 2018, sa prévision reste inchangée à 1,6%.

Au niveau de la croissance, par contre, l’institution de Francfort relève sa prévision de 1,6% à 1,7% pour cette année. Pour les deux années suivantes, elle mise sur un taux de croissance du PIB de la zone euro de 1,6% à chaque fois, contre un taux de 1,7% estimé en juillet.

Toujours confiant dans la politique menée par la BCE, Draghi estime que ces mesures impacteront dans le futur le niveau d’inflation de la zone euro à hauteur de 0,4% et la croissance du PIB de 0,4%.