Taux fixe ou taux variable pour acquérir un bien? La décision a rarement été aussi compliquée. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Taux fixe ou taux variable pour acquérir un bien? La décision a rarement été aussi compliquée. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Le contexte de taux d’intérêt historiquement bas continue de produire des effets inattendus. Ainsi, selon les chiffres publiés par la Banque centrale du Luxembourg (BCL), en juin, les taux d’intérêt, tant fixes que variables, ont à nouveau reculé pour arriver à un taux parfaitement identique de 1,66%.

De quoi décontenancer les candidats à l’achat d’un bien immobilier sur le type de prêt à contracter. Traditionnellement, les candidats luxembourgeois à la propriété ont été de fervents partisans des taux variables. Mais la donne est en train de changer. «Nous constatons un changement de comportement auprès de nos clients depuis plus ou moins deux ans», note Daniel Reuter, head of retail lending & companies chez ING Luxembourg.

Historiquement, le taux variable avait la cote avec plus de 85% des volumes produits. Mais actuellement, les formules à taux fixe tiennent la corde avec plus de 60% des volumes réalisés. «Vu le niveau bas des taux d’intérêt, les clients essaient de se mettre à l’abri d’éventuelles hausses et l’on constate que, de plus en plus souvent, ils combinent les différentes formules de taux afin de les faire correspondre au mieux avec leurs projets de vie», observe-t-il.

Nous constatons un changement de comportement auprès de nos clients depuis plus ou moins deux ans.

Daniel Reuter, head of retail lending & companies, ING Luxembourg

Ceci dit, il précise aussi que les taux publiés par la BCL représentent une moyenne des taux. La stricte égalité observée ne serait donc qu’une «coïncidence arithmétique». Certains facteurs, tels que la durée du crédit, peuvent encore influencer le niveau des taux.

Mais le responsable d’ING admet qu’il est aujourd’hui possible, selon la durée du crédit, de souscrire un emprunt à un taux fixe équivalent, voire inférieur au taux variable. «Vu le contexte économique global et les facteurs d’insécurité qui y sont liés, on peut supposer que cette situation risque de perdurer encore un certain temps.»

Continuer à penser taux variables

Dans ce contexte de taux plancher, y a-t-il encore un intérêt à contracter des taux variables? Pour Daniel Reuter, la réponse est «clairement oui!». Plus la situation personnelle d’un client est sujette à variation (projets, sources de revenus futures, etc.), plus une solution à taux variable peut être intéressante.

«Il ne faut jamais perdre de vue le coût de la pénalité en cas de remboursement anticipé», explique-t-il. «Même si elle se verra réduite suite à la transposition de la nouvelle directive sur le crédit logement en droit national.»