Le Centre culturel de rencontre Neumünster se cherche un nouveau président. (Photo: archives/paperJam)

Le Centre culturel de rencontre Neumünster se cherche un nouveau président. (Photo: archives/paperJam)

Gouverner autrement, y compris en matière de politique culturelle: c’est ce que vient implicitement d’écrire Maggy Nagel, la nouvelle ministre de la Culture, DP, qui entend mettre un terme à l’influence de l’ancien premier conseiller de gouvernement Guy Dockendorf dans le secteur culturel. C’est en tout cas ce qui ressort d’une réponse à une question parlementaire du député LSAP Franz Fayot, qui s’interrogeait sur le sort que la ministre fraîchement arrivée réserverait à M. Dockendorf. Il questionnait aussi, surtout, sur ses émoluments en tant qu'administrateur de plusieurs institutions culturelles luxembourgeoises ainsi que sur les frais que le ministère a engagés dans le cadre de ses missions pour un réseau d’instituts culturels européens, Eunic.

Maggy Nagel n’a esquivé aucune question et n’a pas fait non plus dans la dentelle. L’un de ses premiers gestes à son arrivée aux commandes du ministère de la Culture a été de mettre fin à la convention d’engagement qu’Octavie Modert (CSV), qui l’avait précédée, avait signée en février 2011 avec Guy Dockendorf, après le départ de ce dernier à la retraite. Cette convention avait confié la mission au premier conseiller (qui par la même occasion se voyait conférer le titre de premier conseiller honoraire) de préparer, à titre bénévole, une réunion entre Eunic et la Chine. Celle-ci a eu lieu au Luxembourg en octobre 2011.

Et Maggy Nagel a fait savoir qu’elle ne se sentait plus liée par les engagements d’Octavie Modert.

Le privilège d’Octavie Modert

«La décision de confier le dossier Eunic à l’ancien premier conseiller de gouvernement était le privilège de l’ancien ministre de la Culture», précise Mme Nagel. Le bénévolat de M. Dockendorf dans le réseau Eunic (dont l’utilité n’est d’ailleurs pas remise en cause) avait un prix: il s’est fait rembourser entre 2011 et 2013 près de 6.000 euros de frais de déplacement et de séjour à l’étranger.

Si M.Dockendorf occupe, comme il l’avait d’ailleurs précisé à paperJam.lu, certains de ses mandats à titre privé et de manière bénévole dans certains conseils d’administration d’institutions culturelles au Grand-Duché (qui se contentent de lui rembourser ses dépenses), ce n’est pas le cas en revanche au Centre culturel de rencontre Neumünster, dont il est le président et qui lui a versé la somme totale de 11.850 euros bruts en tantièmes et jetons de présence.

Les jours de Guy Dockendorf à l’Abbaye de Neumünster et dans d’autres mandats qu’il occupe encore semblent toutefois comptés: «Une succession à la présidence du CCRN», relève Mme Nagel, «est en négociation depuis quelques mois et sera effectuée en toute sérénité. Et il en sera procédé de la même manière pour les autres mandats pour lesquels l’ancien haut fonctionnaire avait été nommé.»

Dans un entretien à paperJam.lu, Guy Dockendorf avait donné une version différente de celle qui a été fournie par la ministre DP dans sa réponse à Franz Fayot: «Madame Nagel m’a confirmé qu’elle aurait certainement encore besoin de mes compétences.»