Malgré une année 2017 marquée par un niveau d’activité supérieur à celui enregistré avant la crise, les tensions restent vives au sein des différentes entreprises actives au Findel. Alors qu’une procédure de conciliation suit son cours au sein de Lux-Airport, un autre front vient de s’ouvrir au sein de Luxair.
Dans un communiqué commun envoyé ce lundi, OGBL, LCGB et NGL-SNEP indiquent avoir «décidé de saisir l’Office national de conciliation de ce litige collectif» et «lancent un appel à tous les salariés de se tenir à la disposition pour d’éventuelles actions syndicales». Au cœur du conflit, selon les syndicats, la volte-face effectuée par la direction de la compagnie aérienne en ce qui concerne les discussions menées autour de la validation des «jobs descriptions», les nouvelles attributions et fonctions des salariés rendues nécessaires par les changements dans l’organisation de l’entreprise.
«Multiples adaptations unilatérales effectuées par la direction»
«Mi-décembre, la direction nous a assuré qu’elle allait traiter toutes les demandes du personnel de manière individuelle et début janvier, elle annonce, via le directeur de LuxairCargo, qu’elle s’oppose catégoriquement à toute revalorisation des salaires et des carrières», résume Paul de Araujo, secrétaire général adjoint LCGB, contacté par Paperjam. «Luxair fait du bénéfice en 2017 et ne pense absolument pas à son personnel contrairement aux années précédentes, aux années de déficit et de crise où ils étaient sollicités pour compenser les pertes», ajoute Hubert Hollerich, secrétaire central OGBL.
Outre cette question de la répartition des bénéfices, les syndicats dénoncent «les multiples adaptations unilatérales effectuées par la direction sans avoir le moindre concept global» qui se traduiraient par «des promotions à la tête du client, notamment au Cargo Centre», une volonté «de diluer le Code du travail» via l’embauche de salariés avec un contrat saisonnier «devenu la norme» ou encore la mise en place d’une «chasse aux malades».
La direction de Luxair, contactée ce lundi par Paperjam, parle pour sa part de «malentendus» et assure vouloir «rencontrer prochainement les syndicats pour discuter et régler la situation en interne». En cas d’échec de ces discussions internes, le déclenchement d’une procédure de conciliation devrait intervenir dans les prochaines semaines. La loi prévoit que la conciliation ne peut durer plus de 16 semaines après la tenue de la première réunion entre les parties et le conciliateur.