La commissaire Mariya Gabriel a salué le rôle important joué par le Luxembourg dans le projet EuroHPC. (Photo: Nader Ghavami)

La commissaire Mariya Gabriel a salué le rôle important joué par le Luxembourg dans le projet EuroHPC. (Photo: Nader Ghavami)

EuroHPC est un projet en lien avec l’économie digitale qui fédère 24 pays de l’Union européenne ainsi que la Norvège. L’objectif, fixé à la fin de l’année 2020, est de rendre opérationnel un réseau de supercalculateurs. Ils devront traiter des immenses quantités de données et les restituer aux entreprises, centres de recherche ou universités des pays partenaires.

Ce mardi, la toute première réunion du «board» de EuroHPC a eu lieu à Luxembourg, en présence de Mariya Gabriel, commissaire européenne en charge de l’économie et de la société numériques. L’ordre du jour de cette réunion était essentiellement technique. Il s’agissait d’approuver l’agenda de 2019, des critères de sélection pour les futurs employés, des règles afin d’éviter des conflits d’intérêts...

Un enjeu économique majeur

Une prochaine réunion est d’ores et déjà prévue à Vienne en décembre prochain. Mais il semble évident que personne ne veut perdre du temps. Comme l’a souligné Mariya Gabriel, en mars 2017, quand le projet EuroHPC a été signé à Rome: «Il n’y avait rien: pas de cadre légal, pas de structure, pas de budget. En 15 mois, les équipes ont abattu un énorme travail. Aujourd’hui à Luxembourg, c’est une nouvelle page de l’histoire de l’Europe qui s’écrit.»

Selon la plupart des délégués des pays présents, en effet, EuroHPC a le mérite de se concrétiser à vitesse supersonique. Mais il est vrai qu’il n’y a plus de temps à perdre. «La Chine, les USA, le Japon ont déjà pris les devants et disposent depuis un certain temps de supercalculateurs qui alimentent leur industrie et aident leur économie. L’Europe doit rattraper ce retard rapidement. C’est un enjeu stratégique de toute première importance», a indiqué pour sa part Mario Grotz, chargé de direction au ministère luxembourgeois de l’Économie.

Plus fort en réseau

Sur les 10 supercalculateurs mondiaux, aucun n’est présent sur le sol européen. Face aux grandes puissances économiques asiatiques et aux USA, la plupart des pays européens seraient incapables de rivaliser seuls dans ce domaine très pointu du traitement des «big data» par des supercalculateurs. «Mais en réseau, cela situera le Luxembourg, et donc l’Europe, sur la carte mondiale de l’économie digitale», a encore fait valoir Mario Grotz. «La révolution digitale va engendrer de très grands changements. Il y aura évidemment des récessions. Mais aussi des opportunités nouvelles. C’est à nous de faire le nécessaire pour être prêts à les saisir.» 

La prochaine grande étape sera la décision d’acquisition, début 2019, de deux superordinateurs dans les deux ans à venir. Le Grand-Duché a depuis l’origine joué un rôle moteur dans le projet EuroHPC. En juin dernier, il a d’ailleurs été confirmé que son siège serait installé à terme au Luxembourg.