Initialement, le chantier était prévu sur 115 jours. Le délai va être largement dépassé. (Photo: Sofico)

Initialement, le chantier était prévu sur 115 jours. Le délai va être largement dépassé. (Photo: Sofico)

Le chantier de l’E411/A6 empoisonne la vie de milliers de travailleurs frontaliers belges, notamment, chaque matin et chaque soir. Il était cependant bien nécessaire si on en croit le maître d’ouvrage, la Sofico (Société wallonne de financement complémentaire des infrastructures). Cela faisait en effet 30 ans que plus aucun chantier n’avait été mené entre Arlon et Sterpenich. Or, cette autoroute est fréquentée en moyenne par 40.000 voitures et 10.000 poids lourds chaque jour et dans chaque sens.

L’objectif des travaux est de remettre en état le revêtement sur les voies vers le Luxembourg. Ils visent aussi à remettre en état les bretelles des différents échangeurs, mais aussi les parkings des aires de Hondelange et Sterpenich.

Une dalle de 6,5 kilomètres

Mais depuis la fin du mois de septembre et les premiers coups de pioche, pas mal d’imprévus ont occasionné un fameux retard. Ainsi, alors que les prévisions tablaient sur 10.000m2 de béton armé continu à réparer ou évacuer, ce sont finalement 25.000m2 qui doivent être traités, soit plus du double! «C’est finalement une dalle de béton armé continue de plus de 6,5km de long qui doit être entièrement démolie et remplacée sous la voie lente du tronçon Weyler-Sterpenich, nécessitant une réorganisation complète du chantier, puisqu’initialement seules des réparations ponctuelles étaient prévues», explique la Sofico. Qui jure que ce problème ne pouvait être repéré qu'apès ouverture de la chaussée. 

«D’ici vendredi, cette dalle devrait être entièrement coulée, puisque la météo semble favorable. Près de 30 jours de prise de béton seront alors nécessaires avant de pouvoir circuler sur cette dalle. Pendant ce temps, les équipes s’attelleront à effectuer des réparations localisées sur la voie rapide à laquelle elles n’ont pas pu accéder pendant que le travail se concentrait sur la voie lente.»

Les huit zones de refuge le long du tronçon seront, pour leur part, terminées vers le 30 novembre. Un travail assez colossal. «Ces zones d’environ 150 mètres nécessitent des opérations de terrassement, des déplacements de fibre optique, ainsi que le placement de filets d’eau. Elles doivent également être protégées par des murs de soutènement d’environ 5 mètres de haut, composés chacun d’environ 200 blocs de type ‘lego’.»

«Certaines de ces zones sont également équipées d’une zone ‘technique’, à laquelle sont raccordés la fibre optique et le cuivre, afin de connecter les futurs équipements du projet de covoiturage», développe encore la Sofico.

Pour le covoiturage

Il s’agit aussi d’aménager la bande d’arrêt d’urgence en bande de covoiturage. Concrètement, la bande d’arrêt d’urgence pourra être empruntée en cas d’embouteillage, avec une vitesse maximale autorisée de 50km/h, par tout véhicule comprenant au minimum trois personnes (conducteur compris) à son bord. Des dispositifs placés le long de l’autoroute permettront de vérifier que cette consigne est bien respectée. Ils permettront également à la police de sanctionner les contrevenants», explique encore la Sofico. Qui, très optimiste, estime que ce projet pilote se poursuivra au-delà de la frontière «puisqu’un accord de principe a été conclu en ce sens entre le ministre wallon de la Mobilité et son homologue luxembourgeois».

Le chantier, initialement, devait coûter 12.650.000 euros HTVA. Considérant les retards, les problèmes techniques et les surcoûts (équipes renforcées, travail de nuit et de week-end...), la facture finale sera sans doute bien plus élevée.