Pour Nicolas Schmit, les «rumeurs non fondées» et autres «ragots malveillants» évoqués par Marc Spautz sur l’ITM porteraient atteinte «aux agents qui se dévouent inlassablement à une tâche difficile». (Photo: Mike Zenari / archives)

Pour Nicolas Schmit, les «rumeurs non fondées» et autres «ragots malveillants» évoqués par Marc Spautz sur l’ITM porteraient atteinte «aux agents qui se dévouent inlassablement à une tâche difficile». (Photo: Mike Zenari / archives)

À un peu plus d’un mois des élections du 14 octobre, le langage diplomatique habituel utilisé dans les réponses parlementaires entre ministre et membre de l’opposition semble céder sa place à une communication plus directe. C’est du moins ce qu’il ressort du message adressé lundi par Nicolas Schmit (LSAP), ministre du Travail, à Marc Spautz, député et président du CSV.

Interrogé par ce dernier sur «une prétendue mésentente au sein de l’Inspection du travail et des mines (ITM)» qui aboutirait à des «mésententes entre agents», «des rumeurs de mobbing» et «des changements de bureau», le ministre a choisi de ne pas mâcher ses mots. Contestant «formellement» ces accusations, Nicolas Schmit n’hésite pas à qualifier les points soulevés par son opposant politique d’«affirmations gratuites et polémiques», de propos «largement fantaisistes» et de «ragots malveillants». Autrement dit, «des rumeurs non fondées qu’on essaie d’exploiter politiquement».

Des résultats qui n’ont jamais été meilleurs.

Nicolas Schmit, ministre du Travail

Défendant bec et ongles la réorganisation de l’ITM mise en place en 2015, «après le constat étayé par plusieurs études que cette administration importante ne correspondait plus aux exigences du monde du travail et de ses défis», l’actuel locataire du ministère de la rue Sainte-Zithe égratigne l’ancienne majorité en affirmant que «la loi encore adoptée sous le précédent ministre du Travail n’y répondait nullement». Une référence à François Biltgen (CSV), ministre du Travail et de l’Emploi entre… 2004 et 2009, Nicolas Schmit occupant ce poste depuis 2009. Soit six ans avant la mise en place de la nouvelle réforme de l’ITM.

Fier de la réorganisation en cours, le ministre socialiste affirme que celle-ci a permis d’aboutir à des résultats qui «n’ont jamais été meilleurs» que ceux enregistrés en 2017, année où «pratiquement tous les collaborateurs de l’ITM ont participé à l’élaboration du rapport annuel». Preuve, selon lui, que «les agents de l’ITM sont motivés à travailler pour cette administration».

Une atteinte aux agents qui se dévouent inlassablement à une tâche difficile. 

Nicolas Schmit, ministre du Travail

Si Nicolas Schmit affirme qu’«aucune plainte pour mobbing ne semble avoir été formulée par un agent de l’ITM», il confirme que «l’ouverture d’une instruction disciplinaire avec demande de suspension de l’exercice de ses fonctions» a bel et bien été demandée, mais que l’enquête «n’a rien à voir avec la réorganisation de l’ITM». Et le ministre de s’étonner de l’attention particulière portée à cette procédure, ce dernier rappelant que le Commissariat du gouvernement chargé de l’instruction disciplinaire avait traité «76 nouvelles saisines en 2017», mais que «les autres affaires qui ont été soumises (…) n’ont pas fait l’objet d’une question parlementaire.

Ce qui pousse le ministre à dénoncer «un acharnement uniquement contre l’ITM», qui aurait pour conséquence de porter atteinte «aux agents qui se dévouent inlassablement à une tâche difficile», en référence aux missions de l’administration en charge de la lutte contre le dumping social, les abus du travail détaché ou bien encore le non-respect des règles en matière de santé et sécurité au travail. Au final, selon Nicolas Schmit, ces propos «ne favorisent pas le recrutement des collaborateurs les plus qualifiés», alors même que l’administration cherche désespérément à se renforcer.