La conférence sur les PSF de Deloitte a rassemblé plus de 150 personnes du secteur au Mudam. (Photo: Matic Zorman)

La conférence sur les PSF de Deloitte a rassemblé plus de 150 personnes du secteur au Mudam. (Photo: Matic Zorman)

Avec plus de 16.000 personnes employées, les professionnels du secteur financier (PSF) sont un acteur important de l’écosystème développé par la place financière luxembourgeoise. Si on en parle peu, c’est qu’ils opèrent des services très différents, ce qui empêche d’en faire un groupe à part entière, et qu’ils travaillent généralement dans l’ombre des banques, des fonds ou des assureurs.

Pour la neuvième année consécutive, Deloitte Luxembourg leur a consacré une matinée de conférence ce mardi. Une séance destinée, pour cette édition, à prendre en compte les mutations du secteur et les défis auxquels il doit faire face.

Adil Sebbar et Raphaël Charlier suivent pas à pas l'évolution du secteur des PSF chez Deloitte. (Photo: Deloitte)

Adil Sebbar et Raphaël Charlier suivent pas à pas l’évolution du secteur des PSF chez Deloitte

Mais, on l’a dit, le secteur, supervisé par la CSSF, englobe des métiers différents, chacun étant confronté à ses propres réalités. «Lorsqu’on parle des PSF, on entend à la fois les entreprises d’investissement, les PSF spécialisés et les PSF de support. Les premiers sont nés d’une directive européenne, les deux autres sont une spécificité luxembourgeoise», expliquent Raphaël Charlier et Adil Sebbar, respectivement partner-PSF leader et audit director.

Un secteur en mutation

Si la conférence organisée ce 4 décembre tenait à faire le point sur «un secteur en mutation», c’est notamment parce que le nombre d’acteurs est en régression. Le secteur a connu une forte croissance du nombre d’entreprises à partir de 2005, notamment grâce à la création des PSF de support en 2007. Le pic a été atteint en 2011 avec 322 entités.

«Cette année, avec 287 unités, nous sommes pour la première fois 10% sous ce pic», expliquent les deux auteurs de la récente étude de Deloitte sur le sujet.

Mais ça ne veut pas dire que le secteur se porte moins bien. «Les acteurs diminuent en nombre, mais l’activité augmente et donc le personnel employé également», observent Raphaël Charlier et Adil Sebbar.

Comme dans le secteur financier de manière générale, l’impact des réglementations pèse sur les coûts et impose des regroupements. En termes d’emplois, rien que sur 2018, on est passé de 16.000 en début d’année à 16.400 actuellement.

Les acteurs diminuent en nombre, mais l’activité augmente.

Raphaël Charlier et Adil Sebbar, Deloitte Luxembourg

Quant aux défis, chaque type de PSF a les siens. Pour les entreprises d’investissement (gérants de fortune, courtiers en instruments financiers, conseillers en investissement), l’enjeu est réglementaire, avec un poids particulier de la directive Mifid II. Les PSF spécialisés (agents de transfert, domiciliataires), liés à l’activité des fonds, sont ceux qui connaissent la hausse d’activité la plus forte. «L’enjeu, de leur côté, est de trouver les compétences nécessaires sur la Place», expliquent les deux experts. «Ils sont en permanence à la recherche de comptables, compliance officers ou spécialistes IT.»

Enfin, les PSF de support, qui assistent l’ensemble des acteurs financiers en services IT ou autres, sont soumis à une nouvelle concurrence. De nouveaux acteurs sont désormais autorisés à prester des activités qui leur étaient réservées, notamment celles liées à la sécurité des données des clients. «Cela leur impose de se réorganiser, mais cela leur offre en même temps la possibilité d’élargir leur palette à de nouveaux services qui offriront plus de valeur ajoutée», précisent Raphaël Charlier et Adil Sebbar.