Thierry Debourse: «La crise va rester la normalité pour longtemps.» (photo: Cushman & Wakefield)

Thierry Debourse: «La crise va rester la normalité pour longtemps.» (photo: Cushman & Wakefield)

L’âge d’or est révolu pour les agences immobilières. Même au Luxembourg où le marché des bureaux et des commerces a échappé à la tourmente et affiche un taux de vacances hors normes de 5,5%. Et même si l’économie européenne entrevoit le bout du tunnel. Cushman & Wakefield a insisté sur ce point lors d’une rencontre organisée avec la presse ce mardi.

«La crise va rester la normalité pour longtemps. Nous préparons nos équipes à cette normalité», explique Thierry Debourse, responsable du bureau luxembourgeois.

«Nos honoraires sont sous pression. Les clients n’acceptent plus de payer qu’en échange de valeur ajoutée», ajoute Olivier Lebrun, head of property & asset management de Cushman & Wakefield Luxembourg.

Selon l’expert, les propriétaires ne se contentent plus d’un «tout va bien». Ils exigent au contraire des reportings techniques et financiers de plus en plus réguliers. Le fichier Word trimestriel de trois pages est remplacé par 50 pages mensuelles de tableaux Excel.

Toujours plus pour moins

«Tous les contrats sont remis à plat en fonction de ces nouvelles contraintes. On nous en demande de plus en plus alors que nous sommes rémunérés de moins en moins», poursuit Olivier Lebrun. Selon lui, c’est UBS qui a été le premier à exiger ces nouvelles contraintes. Et pour cause, la banque suisse fut une des premières et une des principales victimes de la crise des subprimes en 2008. Depuis, tous les propriétaires lui ont emboîté le pas.

Avant la crise, certains d’entre eux ne prenaient même pas la peine de visiter des biens, avant de les acquérir. Aujourd’hui, ces comportements n’ont plus cours. «Les clients veulent avoir la certitude que leur produit est sain. Ils veulent savoir tout ce qui passe dans leur bâtiment, que ce soit sur un plan opérationnel ou financier. Il faut justifier chaque facture », poursuit Koen Nevens, managing partner Belgique et Luxembourg.

Et la sortie de crise n’y changera rien: «Les systèmes sont en place. Et ils sont là pour durer», affirme Thierry Debourse.