Les projets immobiliers (ici Auchan Gasperich) intègrent de plus en plus souvent du logement pour tenter d’enrayer la pénurie. (Photo: Matic Zorman / archives)

Les projets immobiliers (ici Auchan Gasperich) intègrent de plus en plus souvent du logement pour tenter d’enrayer la pénurie. (Photo: Matic Zorman / archives)

JLL vient de finaliser les statistiques pour l’année 2018. L’ensemble des données montre que, dans tous les segments, le marché luxembourgeois a battu de nouveaux records. «Le marché a été très actif», confirme Romain Muller, directeur général de JLL Luxembourg. «Malgré un climat politique global compliqué, il a continué à se développer. Les développeurs profitent du climat stable du pays pour y poursuivre leurs projets, qui touchent de plus en plus le logement.»

C’est que la pénurie de logements continue à se faire sentir. La moyenne reste de 2.600 nouvelles habitations par an, alors qu’il en faudrait 6.000. Résultat: des prix qui poursuivent leur ascension infernale. «Les hausses ont été très importantes au cours du dernier trimestre», convient Robby Cluyssen, senior consultant chez JLL. «L’augmentation globale est de 7% contre 4% à 5% les années précédentes.»

Les développeurs profitent du climat stable du pays pour y poursuivre leurs projets.

Romain Muller, directeur général JLL Luxembourg

Pour les appartements existants, les prix de vente ont grimpé de 9% en moyenne, tandis que les loyers se sont appréciés de 6% à 8%. Le problème est connu, mais pourrait encore s’aggraver. «Dans le contexte du Brexit, on commence seulement à ressentir des demandes de la part de sociétés basées à Londres, afin de pouvoir loger le personnel expatrié.»

Au niveau de l’immobilier de bureaux, nous l’avions déjà signalé, la finalisation de grands projets comme les sièges de Deloitte et Alter Domus à la Cloche d’Or a permis de franchir la barre symbolique des 4 millions de mètres carrésd’espaces de bureaux disponibles. Le total atteint désormais 4,1 millions de mètres carrés.

Enfin... disponibles, pas tout à fait. La demande pour des surfaces étant toujours en augmentation, le taux de vacance est descendu à un niveau plancher de 3,4% fin 2018. «Cette fois, le marché est en déséquilibre», analyse Romain Muller. «Au niveau européen, on estime qu’il faut être entre 4% et 6%.» Mais avec 245.000mde prise en occupation l’an dernier (+18% par rapport à 2017), c’est un nouveau record qui a été atteint.

1,9 milliard d’investissements

Au niveau de l’investissement, on a également flirté avec les sommets. L’an dernier, 1,9 milliard d’euros a été investi dans l’immobilier au Luxembourg, dont un montant important investi dans le quartier de la Cloche d’Or par des compagnies d’assurances.

«Les investisseurs croient encore dans la croissance des loyers», constate Vincent Van Brée, head of capital markets chez JLL. «Ils ont également constaté que le rendement moyen est de 4% au Luxembourg, alors qu’il n’est que de 3% à Paris et de 3,25% à Francfort.»

Année cruciale pour le commerce

Au niveau de l’immobilier commercial, le secteur attend de voir les conséquences de l’ouverture du centre commercial Auchan de Gasperich (75.000mde surfaces commerciales), en mai, et de celle du Royal-Hamilius en novembre. «Ces nouvelles surfaces ne devraient pas avoir un effet négatif sur les loyers», réagit Hervé Lallement, senior consultant chez JLL.

La prise en occupation a atteint 37.654ml’an dernier contre une moyenne de 29.000mces dernières années. Pour Romain Muller, ces évolutions positives sont liées à la loi sur le bail commercial, entrée en vigueur début 2018 et qui abolit le pas-de-porte.