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La plupart des responsables de PME/PMI comprennent aujourd'hui les opportunités que peut apporter la nouvelle économie et des outils tels qu'un réseau, une solution groupware, un site Internet ou encore des échanges e-business. Cependant, investir dans une solution informatique n'est pas toujours chose facile, et paradoxalement, alors que la PME/PMI en aurait vraiment besoin, le conseil en informatique n'y est pas très développé.

Le marché des petites entreprises est à plus d'un titre spécifique:

- moyens financiers relativement réduits ou difficilement mobilisables

- maturité technologique très hétérogène, compétences informatiques souvent inexistantes.

Mais ce marché est aussi beaucoup plus souple et capable d'avancées rapides, une fois les options stratégiques définies. Pour la direction, cela implique qu'elle dispose d'une vision globale de ce que sera son business dans les années à venir, et qu'elle identifie les opportunités liées à l'intégration des nouvelles technologies dans sa  chaîne de la valeur (nouveaux produits et services, processus de support). Pour atteindre les options stratégiques fixées, la PME devra lancer des projets informatiques et organisationnels qui lui permettront de combler le fossé entre ses systèmes d'information actuels et futurs. Sans cette étape de réflexion stratégique, le risque est élevé, d'un développement incohérent de l'informatique, et d'un investissement parfois très coûteux et sans garantie de valeur ajouté.

Pour ce faire, la PME a besoin d'un consultant externe qui lui apporte ses connaissances technologiques, ses capacités d'analyse du business et de l'organisation, et sa connaissance du marché informatique. Nous avons constaté, il y a plusieurs années déjà, un fort besoin du côté des entreprises, sans que l'offre de conseil ne puisse rencontrer cette demande.

Pourquoi? Le marché des PME est plus difficilement rentable en terme de retour sur investissement commercial (des missions de quelques dizaines de jours représentent un plus faible profit pour des consultants sachant qu'ils ont déjà dû investir dans plusieurs journées de démarche commerciale, ce qui est moins le cas pour des missions de plus grande envergure).

Le conseil NTIC en PME est surtout le fait de consultants indépendants, eux-mêmes PME, nous avons pu le constater en France également. Et ces cabinets, alors qu'ils ont un souci de ROI accru n'ont paradoxalement pas le volume d'affaires et les capacités nécessaires à l'élaboration d'outils, de bases de cas, ou de modèles méthodologiques qui leur permettraient d'être plus efficace, et de gagner des jours de conseil tout en améliorant la qualité de leur service.

La PME réclamera souvent un conseil multidisciplinaire au même consultant, ne pouvant s'offrir plusieurs experts, par exemple pour l'acquisition d'un progiciel métier, pour un choix d'infrastructure ou d'architecture, la mise en place d'un système décisionnel,... Or il est difficile pour une petite structure de conseil de proposer une telle pluridisciplinarité.

Enfin, traditionnellement, la PME n'a pas le réflexe de recourir à du conseil externe, et elle se sent assez mal à l'aise face à un domaine technologique qu'elle ne maîtrise pas (pas d'interlocuteurs interne capable de "défendre? l'entreprise face aux experts). Elle peut même éprouver des réticences quant au fait de confier sa stratégie et ses projets informatiques à des consultants qu'elle ne connaît pas et qui sont souvent rattachés à des éditeurs ou à des fournisseurs particuliers.

PRISME, un accompagnement neutre et dédié aux PME

Pour pallier à ce manque de conseil informatique approprié, le Centre Henri Tudor a mis en place le projet PRISME dès juin 1997. Ce projet propose une approche rationnelle de la situation de l'entreprise suivi d'un accompagnement ciblé dans les prises de décision à travers des interventions parfaitement neutres.

PRISME permet ainsi de guider dans l'analyse de l'efficacité de l'entreprise, de mettre en lumière les points forts ainsi que les points à améliorer et d'apporter les solutions informatiques appropriées pour parvenir à une optimisation maximale des ressources.

Les actions envisagées pour répondre aux besoins de l'entreprise peuvent être de nature très différente, allant de solutions purement techniques (audit d'une situation informatique existante, mise en place d'un réseau, choix d'un logiciel métier, intégration de systèmes), à des solutions de type plus organisationnel (assistance à la maîtrise d'ouvrage, pilotage de projets informatiques, stratégie informatique, informatique décisionnelle, gestion de projet). Parce que même le meilleur des chefs d'entreprise ne peut être spécialiste dans tous les domaines, il est important qu'il puisse avoir recours ponctuellement à un accompagnement spécialisé dans le domaine des technologies de l'information. La totale neutralité de PRISME, consolidée par une veille technologique permanente et des méthodologies éprouvées en PME garantissent la qualité des prestations.

Depuis le début de cette année, le projet PRISME a pris une dimension transfrontalière au sein de PRISME-TREMPLIN. Le modèle d'accompagnement des entreprises conçu dans PRISME au Grand-Duché de Luxembourg a séduit le ministère de l'industrie en France et la Chambre de Commerce et de l'Industrie du Luxembourg Belge. C'est ainsi qu'ils ont décidé de mettre en oeuvre un projet similaire à PRISME en France et en Belgique. Ce projet transfontalier permettra de réaliser des économies d'échelles dans la rédaction d'outils de diagnostic des entreprises visitées.

CASSIS, réseau du conseil informatique stratégique et e-business dédié aux PME

Certaines des prestations menées dans le cadre de PRISME ont pris de l'ampleur. Ainsi le Centre Henri Tudor accompagne régulièrement des PME du secteur privé et public pour définir avec elles une véritable stratégie informatique, un plan d'action et d'organisation pour les trois à cinq années à venir. Mais la mission du Centre ne s'arrête pas à ces prestations. Après l'expérience sur le terrain, il s'agit maintenant de relever le défi (et nous sommes en passe d'y parvenir) du transfert des compétences et des technologies. Première étape: un projet de recherche européen a permis au cours de l'année 2000, de formaliser notre méthode d'accompagnement, et de développer un outil logiciel de gestion de l'ensemble des informations relatives à une mission de conseil stratégique.

Aujourd'hui, avec un noyau de partenaires, acteurs actuels ou à venir du conseil en informatique stratégique et en e-business pour la PME au grand-duché, nous travaillons ensemble à constituer un réseau de professionnels partageant une méthode, des outils et une veille. L'objectif du réseau est également de définir un label qualité, certification garantissant la qualité des prestations et l'adhésion des consultants à certains principes d'intervention propres au marché de la PME (neutralité d'une mission stratégique, engagement sur les coûts,...). Enfin la visibilité du réseau et son lien direct avec PRISME et SPIRAL permettra l'organisation d'actions de communication et de sensibilisation auprès des PME.

Quelles perspectives d'évolution pour CASSIS au-delà du transfert de compétences et d'expérience? Tout d'abord, intégrer avec l'ensemble des partenaires pleinement la dimension e-business déjà sous-jacente à chaque étape de la démarche. Enfin pour le Centre Henri Tudor, il s'agit de continuer dans notre mission première: l'innovation. Et déjà CASSIS, nous a permis de dégager des stratégies d'innovation par les NTIC.

Contacts: Centre Henri Tudor- [email protected] - www.cassis.lu

La clef de voûte d'une stratégie réussie est l'implication et l'adhésion de la direction aux différents principes exposés ici. L'entreprise peut alors prévoir, après 6 à 8 mois de travail en étroite collaboration, de mettre en oeuvre les premiers projets informatiques et/ou organisationnels prévus dans la stratégie. Ces premières actions seront très différentes selon les entreprises et leur niveau d'informatisation initial: acquisition de logiciel, mise en place d'une infrastructure technique, définition d'une politique de sécurité, recrutement d'un informaticien, étude d'opportunité pour un système décisionnel,...

Le ou les premiers projets sont souvent les plus faciles à mettre en oeuvre, dans la suite de la stratégie. Mais il appartient ensuite à l'entreprise de faire vivre sa stratégie et de la dérouler projet après projet, tout en la révisant régulièrement afin de l'adapter aux évolutions, aux opportunités, aux contraintes externes et internes qui jalonnent la vie de l'entreprise. C'est pourquoi au cours de l'élaboration de la stratégie, les consultants et la direction définissent ensemble une organisation de suivi et de mise en oeuvre des projets informatiques (responsable, comité de pilotage, gestion de projet,...).