Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie, veut que les petites entreprises accèdent aux aides qui leur sont accordées.  (Photo: Anthony Dehez)

Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie, veut que les petites entreprises accèdent aux aides qui leur sont accordées.  (Photo: Anthony Dehez)

La secrétaire d’État à l’Économie a bien conscience que le virage digital n’est pas évident pour les TPE et PME, mais elle souhaite que les petites structures profitent des aides qui existent : « Aujourd’hui, si vous n’êtes pas présent sur internet, vous n’êtes pas présent du tout, c’est aussi simple que cela. » Si les grands bouleversements de la troisième révolution industrielle ne sont pas encore bien concrets, Francine Closener ne veut pas laisser les TPE et PME au bord de la route : « La troisième révolution industrielle initiée par le rapport Rifkin, ce n’est pas que pour les grandes entreprises. Les petits patrons doivent s’en rendre compte, même s’ils ont la tête dans le guidon au quotidien. C’est souvent une question de temps et de frais, mais ils ne savent généralement tout simplement pas qu’ils ont droit à des aides. »

Les programmes mis en place par la Chambre des métiers, « eHandwierk », et la Chambre de commerce, intitulé « Go Digital », s’adressent aux petites structures rentables, pour qu’elles le restent à l’avenir. Il peut s’agir de vente online pour les commerces, de la gestion de stock... les solutions sont variées : « Les priorités pour les artisans et les commerçants ne sont pas les mêmes, estime Francine Closener. Notre but est de proposer des programmes à la carte par secteur, mais également personnalisés ».

Ce qui rebute le plus, c’est la jungle d’aides qui existent, mais surtout la paperasse pour les obtenir. Cette fois, tout a été simplifié pour un accès rapide : « Le formulaire de demande se trouve sur guichet.lu. Notre but est de faciliter la vie des entrepreneurs », ajoute la secrétaire d’État.

Le programme « Fit 4 Digital » développé par Luxinnovation permet à des consultants labellisés d’établir rapidement un diagnostic, puis d’accompagner les petites structures dans leur transition vers le digital. Ils sont 13 pour le moment, mais les besoins devraient augmenter. « Notre objectif est de labelliser un maximum de consultants pour toucher un maximum d’entreprises, note Jean-Michel Ludwig, directeur start-up support & SME performance à Luxinnovation. Il faut permettre aux entreprises de se développer pour qu’il y ait plus d’embauches à long terme. Les consultants labellisés ont une double compétence : celle de connaître les entreprises, mais aussi la digitalisation. Ils doivent arriver avec leurs premiers clients et connaître le marché luxembourgeois pour participer au programme ».

Notre but est de faciliter la vie des entrepreneurs.

Francine Closener, Secrétaire d’État à l’Économie

Le problème n’est pas tellement l’aide en elle-même, qui existe, mais plutôt de toucher et convaincre ces petits patrons de faire confiance à un consultant extérieur. « Il y a dans le pays près de 30.000 PME, il y a donc encore des efforts à faire pour atteindre un plus grand nombre, explique Carlo Thelen, directeur de la Chambre de commerce. Le rôle, c’est d’aider les entreprises qui sont perdues. Nous ne voulons pas faire de concurrence directe aux consultants existants. Notre objectif est d’aider les TPE à rester dans la course ». 

Ce n’est pas une question de coût non plus, puisque l’État est prêt à mettre la main à la poche. Avec des aides à hauteur de 5.000 euros et des consultants labellisés qui auront des honoraires limités, tout est fait pour rassurer les petits patrons.