Sven Clement espère que les communales serviront au parti pirate de tremplin pour les législatives en 2018. (Photo: Piratepartei Lëtzebuerg / Facebook)

Sven Clement espère que les communales serviront au parti pirate de tremplin pour les législatives en 2018. (Photo: Piratepartei Lëtzebuerg / Facebook)

Le slogan du parti pirate pour les communales est «moderne, juste, transparent». Sven Clement, ce slogan irait bien à chaque parti, comment les pirates se distinguent-ils réellement des autres?

«Le slogan sert à rassembler un maximum de gens. Voilà pourquoi un slogan est toujours plus générique qu’il ne serait peut-être raisonnable. Cela dit, nous nous distinguons des autres, car ce slogan, nous, nous l’avons vécu les dernières années. C’est nous qui avons introduit les nouveaux outils de la digitalisation dans la politique. C’est nous qui nous nous engageons en faveur d’une politiquement beaucoup plus transparente, entre autres avec nos initiatives pour donner plus de transparence aux votes au Parlement ou pour rendre le budget public plus transparent.

Nous sommes ensuite plus justes en termes de cohésion sociale, notamment avec notre revendication d’un revenu universel, qui trouve d’ailleurs désormais des échos, comme dans le rapport “Delvaux”.

Vous donnez donc beaucoup d’importance à la transparence, mais si nous prenons l’exemple de la capitale, on ne peut pas lui reprocher de ne pas être transparente avec la retransmission des séances du conseil communal, forums participatifs pour l’élaboration du budget…

«Tout d’abord, il ne suffit pas de donner simplement des données au public en espérant que tout le monde les comprendra. La transparence, cela signifie aussi donner les informations d’une manière à ce que les gens les comprennent ou puissent les comprendre. Certes, la Ville de Luxembourg a fait quelques progrès en publiant certaines données en ‘open data’, mais il reste encore une marge d’amélioration. J’estime qu’il n’y a actuellement pas la volonté politique pour affronter ce combat.

Idem pour la procédure des plans d’aménagement généraux (PAG): des réunions d’information sont organisées, on informe beaucoup, on communique beaucoup, mais le processus n’est pas entièrement ouvert car il est trop structuré et selon nous pas assez moderne.

Nous réclamons par ailleurs un registre qui reprendrait les subsides des différentes associations et organisations. Actuellement, la Ville de Luxembourg est encore loin de publier toutes le données dont elle dispose.

Le parti pirate propose pour l’instant des listes électorales dans six communes (Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Pétange, Ettelbruck, Kehlen et Clervaux). Quels sont vos espoirs ou ambitions? Sven Clement est souvent le seul nom associé au parti pirate…

«Rien que le fait que nous ayons six candidats têtes de liste dans six communes différentes prouve que nous avons d’autres visages connus. Je pense à Andy Maar qui est tout de même connu à Clervaux ou à Camille Liesch qui, à Kehlen, est aussi connu que le loup blanc (en luxembourgeois: “bekannt ewéi e faarwegen Hond”). Ils ne se sont peut-être pas encore fait remarquer au niveau national, mais sur le plan local, nous avons certainement des candidats, peut-être même plus connus que Sven Clement. Grâce aux élections communales, nous espérons permettre à nos candidats de se propulser au niveau national et au parti un léger avantage lors des législatives en 2018.

Pour ma part, entrer au conseil communal de la Ville de Luxembourg est un espoir, mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.»