Minté ne veut pas tourner le dos aux arguments du «Nee», si ceux-ci sont suffisamment rationnels.  (Photo: DR)

Minté ne veut pas tourner le dos aux arguments du «Nee», si ceux-ci sont suffisamment rationnels.  (Photo: DR)

La plateforme Migrations & Intégration (Minté), qui réunit une vingtaine d’organisations et associations en faveur du «oui» au référendum sur l’extension du droit de vote aux résidents étrangers, vient de faire le point sur la campagne en cours.

Après une douzaine de réunions, ses responsables ne peuvent que constater le peu d’intérêt de ces réunions publiques, ce que le Politmonitor avait déjà laissé transparaître dans ses résultats: «Fait que nous regrettons et dont une cause est sûrement l’attentisme et le manque d’implication des partis politiques perceptibles tout au long des trois mois qui viennent de s’écouler, attitude que le grand public a de la peine à comprendre», indiquent les responsables de la plateforme dans leur communiqué.

Nous espérons que la dernière ligne droite du débat politique sera plus concluante.

La plateforme Minté 

Le cœur a ses raisons…

Les échanges sur les réseaux sociaux sont en revanche plus virulents, «où les arguments rationnels cèdent souvent à l’invective», relève Minté, qui a créé sa propre page Facebook «JO Awunnerwahlrecht».

L’émotion et les spéculations semblent privilégiées dans l’argumentaire du «Nee», observe Minté, qui regrette que ses partisans «n’avancent guère d’arguments rationnels ou de positions à l’égard de la composition du corps électoral luxembourgeois. Ils évitent soigneusement toute discussion sur le rapport en nombres entre non-Luxembourgeois et Luxembourgeois, sur la non-représentativité du corps électoral élisant actuellement le Parlement».

Nous devons, partisans du «Jo», citoyens ou membres de la classe politique, prendre en compte craintes et angoisses. 

La plateforme Minté 

Minté, qui craint qu’un éventuel fossé sociétal se creuse, ne voit en revanche pas le référendum comme la fin du débat autour de la participation politique des non-Luxembourgeois. Et de réclamer, peu importe le résultat au sortir du 7 juin, une révision de la Constitution pour «y inscrire le principe de la dissociation de la nationalité et du droit de vote. C'est, pour notre pays, une mesure juste et indispensable, une manière de combler un déficit démocratique qui ne saurait perdurer en démocratie, d’autant plus que le débat du droit de vote restera à l’ordre du jour des instances européennes».