Christian Thiry : « C'est aussi le signe que des efforts ont été réalisés pour le bien-être des uns et des autres.»   (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Christian Thiry : « C'est aussi le signe que des efforts ont été réalisés pour le bien-être des uns et des autres.»  (Photo : Luc Deflorenne / archives)

Le Groupement des Entrepreneurs et la Fédération des Entreprises de construction et de génie civil ont dévoilé les résultats d'une enquête, qu'ils ont fait réaliser par l'institut TNS Ilres auprès des ouvriers du bâtiment. « Nous voulions pouvoir disposer d'un regard neutre et objectif sur la satisfaction générale de notre personnel au travail. Parce que, les partenaires sociaux, entrepreneurs et représentants du personnel, jusqu'alors, semblaient avoir des idées très différentes de la situation », explique Christian Thiry, président du Groupement des Entrepreneurs du Bâtiment et des Travaux publics.

La négociation, en vue d'établir une nouvelle convention collective pour le secteur, étant actuellement bloquée, les dirigeants de la construction voulaient disposer d'une vue claire sur la satisfaction de leurs salariés, mais aussi sur certaines questions qui, actuellement, posent problème.

3.042 ouvriers, actifs dans 52 entreprises différentes, ont ainsi été questionnés sur 210 chantiers, entre le 17 septembre et le 2 octobre.

82 % de satisfaits

Par rapport à leur situation professionnelle actuelle, 82 % des ouvriers interrogés se disent satisfaits. « Globalement, c'est positif. On peut se réjouir de ce résultat. C'est aussi le signe que des efforts ont été réalisés pour le bien-être des uns et des autres, d'une évolution positive sur les aspects de sécurité et de santé au travail », poursuit Christian Thiry.

Concrètement, 81 % des ouvriers sont d'accord pour affirmer travailler dans de bonnes conditions de sécurité.

Par rapport aux perspectives économiques du secteur, l'inquiétude est bien réelle. Plus de 50 % des ouvriers interrogés se disent préoccupés par la situation économique de leur entreprise. 52 % ont peur de perdre leur travail. Et 47 % se disent en accord avec l'affirmation qui stipule que « en 2011, beaucoup d'entreprises dans le secteur du bâtiment ont fait faillite ». En revanche, 59 % disent avoir confiance dans l'avenir de leur entreprise. « On note, à travers cette étude, qu'il y a encore trop d'évaluations des travailleurs au sein du secteur, poursuit Christian Thiry. Et que près de la moitié des travailleurs disent ne pas avoir connaissance de l'existence de l'Institut de Formation Sectoriel du Bâtiment (IFSB). » Par ailleurs, 43 % des travailleurs interrogés ne savent pas que leur avancement dans l'entreprise est lié à la formation de l'IFSB. « Or, pour l'avenir du secteur, il est important d'améliorer le niveau de qualification pour plus de compétitivité », poursuit Christian Thiry.

Avis partagés sur les 52 heures

L'étude s'est enfin intéressée au temps de travail des ouvriers. Si 76 % disent faire des heures supplémentaires (26 % régulièrement, et 50 % de temps en temps), 51 % ne consentent pas à travailler moins en hiverj et plus en été. En revanche, 42 % se disent disposés à travailler 52 heures maximum par semaine, de mai à octobre, payées en heures supplémentaires. 44 % s'opposent à cette idée. « C'est donc un ratio 50/50, commente Christian Thiry. Quand on analyse les réponses en fonction de l'âge des travailleurs interrogés, on constate que les jeunes sont plus disposés à travailler plus pendant la bonne saison, alors que, si on monte en âge, c'est moins le cas. Ce que l'on peut tout à fait comprendre. »

Pour rappel, les patrons du secteur du bâtiment ont proposé un modèle selon lequel on pourrait travailler jusqu'à 52 heures entre mai et octobre, les heures supplémentaires étant payées à 140 %. En contrepartie, les quelque 14.000 salariés du secteur auraient droit à la totalité de leur salaire mensuel pendant la période d'intempéries, et non plus au chômage qui y est lié. Les représentants des travailleurs, actuellement, s'opposent à cette idée. « Cette étude, en fonction des constats et appréciations révélés doit aussi nous aider à adapter le modèle que nous proposons, explique Christian Thiry. L'enjeu restant avant tout la compétitivité de nos entreprises dans une conjoncture difficile. Comme nos collaborateurs, nous aussi sommes inquiets. »