La BEI a notamment soutenu de nombreux projets dans l'éolien marin. (Photo: Wikimedia commons)

La BEI a notamment soutenu de nombreux projets dans l'éolien marin. (Photo: Wikimedia commons)

La Bourse de Luxembourg a fêté ce vendredi matin le lancement du centième green bond». Il s’agit d’une obligation de la Banque européenne d’investissement (BEI)… qui fut aussi à l’initiative de la première obligation verte lancée depuis la place luxembourgeoise en juin 2007.

Un heureux hasard? Pas tant que ça. La BEI est en effet le principal émetteur de ce type d’obligations. Elle a déjà émis pour 13 milliards d’euros dans 11 devises différentes. Dont 4 milliards rien que pour l’année 2015.

Et elle devrait poursuivre sur sa lancée, comme l’a expliqué son président Werner Hoyer: «Actuellement, 25% des prêts que nous accordons doivent déjà être destinés aux investissements verts. Après la COP21, en décembre à Paris, nous avons aussi défini un objectif de 35% pour les projets environnementaux dans les pays en développement d’ici 2020.»

En 2015, la BEI affiche un taux de 26,8% au niveau des prêts orientés climat, soit un total de 20,6 milliards d’euros. Un niveau record.

«Ce type de produit devrait connaître un développement important dans les années futures, confirme Robert Scharfe, CEO de la Bourse de Luxembourg. Les grands objectifs définis par la COP21 pour lutter contre le réchauffement climatique auront besoin de financements et passeront donc par le marché des capitaux.»

Ce type de produit devrait connaître un développement important dans les années futures.

Robert Scharfe, CEO de la Bourse de Luxembourg

Au niveau mondial, on estime que 80 milliards d’euros de «dette verte» ont déjà été émis, dont 50 milliards ont transité par la Bourse de Luxembourg. «Nous sommes la première place en Europe au niveau de l’émission des obligations vertes, a précisé le ministre des Finances, Pierre Gramegna. C’est donc un outil intéressant pour développer l’économie du pays et la place financière.»

Garanties environnementales

En 2007, lorsqu’elle a initié sa première obligation orientée environnement, la BEI a, en fait, inventé le concept. Les fonds récoltés étant destinés à investir dans des projets liés aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, le bras financier de l’Union européenne a mis en place des standards pour garantir aux investisseurs que leur argent était judicieusement utilisé. 18 mois plus tard, la Banque mondiale a aussi lancé son premier «green bond» en reprenant les mêmes standards.

«Les investisseurs sont comme les consommateurs, pointe Robert Scharfe. Ils veulent savoir à quoi leur argent est employé. À nous de définir des principes pour faire en sorte que les obligations vertes ne le soient pas qu’en surface.»