«Les preuves scientifiques sont claires: bien que nous ayons été témoins d’une action climatique ambitieuse, les gouvernements doivent agir plus rapidement et avec un plus grand sentiment d’urgence», note le rapport de l’Onu. (Photo: Shutterstock)

«Les preuves scientifiques sont claires: bien que nous ayons été témoins d’une action climatique ambitieuse, les gouvernements doivent agir plus rapidement et avec un plus grand sentiment d’urgence», note le rapport de l’Onu. (Photo: Shutterstock)

Le Groupe intergouvernemental d’experts sur le changement climatique (GIEC) avait déjà averti en octobre dernier que les émissions de CO2 devaient cesser d’augmenter maintenant «si l’on voulait respecter l’objectif de maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°C».

«Si le rapport du GIEC était l’alarme incendie du monde, ce rapport constitue l’enquête sur l’incendie criminel», explique la directrice exécutive par intérim du PNUE (Programme des Nations unies pour l’environnement), Joyce Msuya, dans le rapport publié par l’Onu ce mardi, alors que la COP24 va s’ouvrir lundi à Katowice en Pologne. 

Les émissions à un niveau «record»

«Les preuves scientifiques sont claires: bien que nous ayons été témoins d’une action climatique ambitieuse, les gouvernements doivent agir plus rapidement et avec un plus grand sentiment d’urgence. Nous alimentons le feu alors que les moyens de l’éteindre sont à notre portée.»

Et loin de diminuer, les émissions annuelles totales de gaz à effet de serre, «résultant notamment du changement d’affectation des sols, ont atteint un record de 53,5 gigatonnes en 2017, soit une augmentation de 0,7% par rapport à 2016», pointe le rapport. «Les émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 doivent être inférieures d’environ 25% à 55% par rapport à 2017 pour que le monde soit sur le chemin le moins coûteux pour limiter le réchauffement climatique à 2°C et 1,5°C, respectivement.»

Multiplier par trois, voire cinq, les efforts des pays

Or, d’après les chiffres publiés ce mardi, «il n’y a aucun signe de renversement de cette tendance et (...) seuls 57 pays (représentant 60% des émissions mondiales) sont en voie de combler leur «déficit d’émissions» – c’est-à-dire le fossé entre ce qui va probablement avoir lieu et ce qu’il faudrait atteindre».

L’objectif affiché lors de la COP21 à Paris – à savoir contenir la hausse de la température «nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels», si possible sans excéder 1,5°C – semble donc s’éloigner, selon le rapport de l’Onu, puisque les auteurs du rapport notent que les pays devraient multiplier par trois leurs efforts en matière de lutte contre le changement climatique pour pouvoir respecter la limite de hausse de 2°C d’ici le milieu du siècle.

Pour respecter la limite de 1,5°C, «ils devraient quintupler leurs efforts. La poursuite des tendances actuelles entraînera probablement un réchauffement de la planète d’environ 3°C d’ici la fin du siècle, puis une augmentation continue de la température», selon les conclusions du rapport.