Xavier Bettel, formateur de gouvernement, rencontre pour la deuxième fois les représentants du DP, du LSAP et de Déi Gréng. (Photo: Christophe Olinger / archives)

Xavier Bettel, formateur de gouvernement, rencontre pour la deuxième fois les représentants du DP, du LSAP et de Déi Gréng. (Photo: Christophe Olinger / archives)

Moins de dix jours après les élections législatives, les discussions de coalition entrent dans le vif du sujet. Si les 11 groupes de travail ont d’ores et déjà débuté leurs échanges, les délégations DP, LSAP et Déi Gréng se lancent ce mardi dans les discussions qui visent à mettre en œuvre le fil directeur de l’action gouvernementale pour les cinq années à venir. Un exercice qui ressemblera, sur la forme, à celui réalisé en 2013, mais qui, sur le fond, s’annonce bien différent.

«La coalition va être réitérée, mais son équilibre interne sera revu», reconnaît pudiquement Étienne Schneider, président de la délégation LSAP, en référence au recul enregistré par le DP et le LSAP au soir du 14 octobre et au renforcement de Déi Gréng. Si, lors de l’ancienne coalition, le parti écologiste avait joué «le rôle de serviteur de l’État», selon les mots de Christian Kmiotek, coprésident du parti, la donne s’annonce bien différente cette fois-ci. 

Prendre le temps nécessaire pour mener à bien ces négociations.

Félix Braz, président de la délégation Déi Gréng

Si l’objectif énoncé par Félix Braz, président de la délégation Déi Gréng, vise officiellement à aboutir à un accord qui puisse satisfaire les trois partis, «sur base de nos trois programmes», une tonalité écologiste plus prononcée devrait ressortir du document final. Sous la forme d’engagements concrets ou sous celle de nominations à un ministère régalien autre que celui de la Justice.

Alors que le CSV se retrouve contraint de miser sur l’échec des négociations pour entrer au gouvernement, les trois partis de l’actuelle coalition estiment que les discussions qui débuteront mardi «pourraient aboutir d’ici la fin novembre». Même si Félix Braz assure vouloir «prendre le temps nécessaire pour mener à bien ces négociations». Et donc mettre en œuvre un programme de coalition qui ne se résumera pas par «la volonté de quadragénaires de tout bousculer», comme l’avait analysé Christian Kmiotek, mais par la mise en œuvre d’une vision politique à plus long terme.

Trois réunions plénières cette semaine

Un exercice jugé réaliste, car «nos trois programmes sont complémentaires», estime Corinne Cahen, présidente du DP, faisant fi des «contradictions» relevées par les chrétiens-sociaux entre les visions du DP et du LSAP. «À part les lignes rouges que nous avons tracées – maintien du système des retraites, de l’indexation et hausse du salaire social minimum –, tout est négociable», assure Étienne Schneider. Autrement dit, la réduction du temps de travail hebdomadaire de 40 à 38h ou à la hausse du nombre de congés payés dans le privé pourraient bel et bien passer à la trappe.

Trois réunions plénières sont prévues au cours de cette semaine, une quatrième étant d’ores et déjà programmée pour le 14 novembre prochain. D’ici à vendredi, les délégations entendront les partenaires sociaux et les responsables des différentes administrations pour évoquer tour à tour les questions de fiscalité, d’emploi ou de retraite.