L’arrêt des lignes 302 et 303 n’est pas sans conséquence pour les travailleurs frontaliers. (Photo: Maison moderne / archives)

L’arrêt des lignes 302 et 303 n’est pas sans conséquence pour les travailleurs frontaliers. (Photo: Maison moderne / archives)

C’était une mort annoncée. Désormais, «la messe est dite», résume l’un des porte-parole du Collectif des usagers des bus collectifs (CUBT). Après 18 mois de discussions, les lignes de bus reliant Thionville à la Cloche d’Or (302) et Manom au Kirchberg (303) ne circuleront plus à compter du 1er juin.

En novembre dernier, le Syndicat mixte des transports urbains Thionville Fensch (Smitu) – qui finance le réseau – justifiait cette décision par un manque de rentabilité. En 2016, les lignes auraient coûté 1.1991.737€ pour seulement 197.950€ de recette commerciale, dévoile Cédric André, directeur adjoint du syndicat. Des raisons économiques qui ne calment pas pour autant l’inquiétude des usagers.

Lourdes conséquences

De fait, aucune solution concrète n’est mise en place. «La fin des lignes 302 et 303 est une chose, l’absence de solution de substitution, une catastrophe», regrette ainsi Hervé Boggio, porte-parole du collectif, dans les colonnes du Républicain Lorrain.

Car si le ministère du Développement durable et des Infrastructures luxembourgeois se félicitait – en octobre – de la mise en place de la ligne transfrontalière 323 entre Yutz et le Kirchberg, le Collectif ne la considère pas pour autant comme une alternative viable. Car, problème, «elle ne s’arrête pas à la Cloche d’Or, et les temps de trajet sont beaucoup plus longs», explique-t-il. 

Les législatives pour faire bouger les lignes?

Cette absence de solution concrète n’est d’ailleurs pas sans conséquence. Outre l’augmentation du nombre d’automobilistes qui «renforceront encore les bouchons que tout le monde déplore», certains usagers, précise le CUBT, «nous ont affirmé que la fin de ces lignes pourrait être synonyme de perte d’emploi pour eux, car ils n’ont pas d’autre solution…»

«Les perspectives qui sont tracées aujourd’hui ne sont pas du tout à la hauteur des enjeux, de mobilité et pour la vitalité du territoire», résume Hervé Boggio ce mercredi, avant de conclure: «À quelques semaines des législatives, cela devrait interpeller.» À bon entendeur...