C’est un revers cuisant pour le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, dont le parti n’a obtenu que 4% des voix, soit trois sièges au Parlement. (Photo: Licence C. C.)

C’est un revers cuisant pour le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, dont le parti n’a obtenu que 4% des voix, soit trois sièges au Parlement. (Photo: Licence C. C.)

C’est un cuisant revers pour le gouvernement espagnol, qui pensait avoir maté les indépendantistes catalans en destituant le Parlement local pour organiser des élections anticipées. Selon les résultats quasi définitifs du vote de jeudi, les trois partis indépendantistes obtiennent une majorité absolue, soit 70 des 135 sièges. Le Parti populaire du Premier ministre Mariano Rajoy, lui, ne récolte que 4% des voix, soit trois sièges.

Toujours en exil à Bruxelles, Carles Puigdemont a salué cette victoire, déclarant qu’il s’agissait d’un résultat que «personne ne peut discuter». L’ancien leader indépendantiste a ainsi estimé que le Premier ministre espagnol avait «perdu le plébiscite qu’il cherchait» et que ce résultat représentait pour lui une «claque».

L’Union européenne reste à l’écart

Cette victoire doit toutefois être relativisée. En effet, si les indépendantistes gardent la majorité absolue, c’est le parti anti-indépendantiste Ciudadanos (centre libéral) qui obtient le plus de votes (25,35%, ou 37 sièges). Les semaines à venir seront donc cruciales pour savoir comment la coalition s’organisera, alors même que plusieurs de ses leaders se trouvent en exil, menacés d’arrestation par le pouvoir central espagnol.

Du côté de l’Union européenne, l’équation reste identique. «Notre position sur la question de la Catalogne est bien connue et a été réitérée régulièrement, et à tous les niveaux. Elle ne changera pas», a indiqué à nos confrères du Monde un porte-parole de la Commission européenne, Alexandre Winterstein. «S’agissant d’une élection régionale, nous n’avons pas de commentaire à faire.»

Bruxelles est en effet toujours restée à l’écart de la crise catalane, refusant simplement de reconnaître l’indépendance unilatérale proclamée par le Parlement de Catalogne et demandant que cette «affaire intérieure» soit résolue dans le respect de la Constitution espagnole.