Le Luxembourg n’est pas épargné par la cybercriminalité, selon le chercheur Alexandre Dulaunoy. (Photo: DR)

Le Luxembourg n’est pas épargné par la cybercriminalité, selon le chercheur Alexandre Dulaunoy. (Photo: DR)

Les pirates informatiques ont de quoi se frotter les mains. Sur les 1.735 entreprises internationales sondées par EY dans son étude annuelle sur la cybercriminalité, seulement 50% disent être capables de détecter une cyberattaque sophistiquée. Il s’agit pourtant, selon le cabinet d’audit, «du meilleur niveau de confiance depuis 2013».

«Les organisations ont bien progressé dans leur préparation en cas de faille dans la cybersécurité, mais ces avancées rapides n’empêchent pas les auteurs de cyberattaques de trouver de nouveaux stratagèmes», note Brice Lecoustey, associé et resposable du département Conseil pour le secteur commercial et public chez EY Luxembourg.

Le Luxembourg n’est pas épargné

Il faut dire que les cybercriminels ne chôment pas. En effet, 57% de sondés indiquent avoir été la cible récente d’un incident «significatif» lié à la cybersécurité. Ils précisent que les méthodes les plus fréquemment utilisées par les pirates informatiques sont, en ordre d’importance, les logiciels malveillants ou malware, l’hameçonnage ou phishing, et les cyberattaques liées au vol d’informations financières, de propriété intellectuelle ou de données.

Le gros avantage du Luxembourg est que son secteur ICT est très lié.

Alexandre Dulaunoy, chercheur en cybersécurité

Les dirigeants sont tout à fait conscients des vulnérabilités de leur entreprise. 87% estiment même ne pas avoir confiance dans le niveau de cybersécurité de leur organisation. Malgré cela, ils sont 62% à ne pas vouloir augmenter leurs dépenses en matière de cybersécurité en cas de la découverte d’une faille dans leur système si celle-ci n’a causé aucun dommage à leurs activités. Ce pourcentage passe à 58% dans le cas où un concurrent fait l’objet d’une d’attaque, et à 68% si c’est un de leurs fournisseurs qui en est la victime.

«Le Luxembourg n’est pas épargné et on compte ici autant d’incidents que dans d’autres pays européens», rappelle Alexandre Dulaunoy, chercheur en cybersécurité et membre du Computer Incident Response Center luxembourgeois Circl. «Le gros avantage du Grand-Duché est que son secteur ICT est très lié et cela nous permet d’avertir rapidement les organisations concernées par des attaques.» Reste que le marché de la cybercriminalité est très lucratif et les cybercriminels de mieux en mieux organisés pour contourner les systèmes de protection des entreprises... sans être vus.