Les métallurgistes de Florange ont fait de leur lutte un combat politique hexagonal. (Photo : CFDT)

Les métallurgistes de Florange ont fait de leur lutte un combat politique hexagonal. (Photo : CFDT)

Les syndicats avaient annoncé des actions « symboliques, pacifiques mais déterminées » sur le site ArcelorMittal de Florange. Depuis ce lundi matin, près de 200 métallurgistes ont envahi les « grands bureaux » de l’usine, pour « mettre au chômage technique la direction ».

Le front commun (CFDT-CGT-FO-CFE-CGC) est uni dans la démarche. Celle-ci n’annonce pas de fin, « tant que les haut-fourneaux de l'usine n'auront pas redémarré », a précisé un porte-parole de l’intersyndicale à l’AFP. L’action doit en tout cas durer plusieurs jours, les ouvriers ayant installé un camp pour loger sur place.

Cauchemar politique

L’usine de Florange, dernier fleuron de la sidérurgie lorraine, lutte contre « une mort programmée du site », un site qui occupe normalement jusqu'à 5.000 personnes en emplois directs ou indirects. La direction d’ArcelorMittal a décidé de prolonger la fermeture temporaire de la filière liquide et doit présenter un projet de maintien à l’arrêt des hauts fourneaux au deuxième trimestre. Le haut fourneau P6 a été mis en veille en octobre 2011, alors qu'un premier haut fourneau, le P3, était déjà arrêté depuis juin.

Et le combat des sidérurgistes lorrains est devenu un symbole hexagonal, largement répercuté et récupéré par les milieux politiques, en pleine campagne pour la présidentielle française. Tous les médias nationaux assurent un suivi des événements de Florange.

Les syndicats ont promis de faire de leur lutte « le cauchemar du gouvernement ». Ils annoncent « au moins une action par semaine jusqu’au 6 mai », date du deuxième tour de l’élection présidentielle.

Sensibilisation et action

L'intersyndicale a également invité les sidérurgistes luxembourgeois et belges à participer à une manifestation générale qu'elle organisera le 29 février à Metz, dans le cadre d'une journée d'action européenne de la métallurgie.

La sensibilisation espère en effet toucher toute une région transfrontalière, au-delà des seuls ouvriers de la sidérurgie, à l'image de la "journée morte" qu'avait organisée la commune de Seraing, près de Liège, en réponse à la fermeture par ArcelorMittal de toute la phase à chaud du bassin mosan. 

« En solidarité, nous devrons être nombreux à Metz le 29 février prochain, pour manifester notre opposition quant à ces choix financiers qui risquent de condamner tout un territoire et son histoire résolument industrielle », a commenté hier, dans un communiqué - sans doute le premier d'une longue série de réactions politiques - le député-maire PS de Fameck, Michel Liebgott.