Géraldine Henning (Robert Half International) (Photo: Julien Becker)

Géraldine Henning (Robert Half International) (Photo: Julien Becker)

C’est en 1998 que Géraldine Henning entame sa carrière au sein de Robert Half International. D’abord en charge de la Belgique, elle s’occupe rapidement de tout le Benelux avant d’intégrer récemment (courant 2008) le bureau du Luxembourg. D’emblée, elle rentre dans le vif du sujet, devant gérer la crise alors pleinement perceptible sur notre territoire. «Cette deuxième crise au sein des RH est bien plus profonde que la précédente, constate Géraldine Henning. Elle induit une remise en question importante, tant au niveau des candidats que des équipes.»

Formation et déontologie

Cette période d’incertitude a toutefois permis au secteur de se construire autour d’une notion de qualité réaffirmée. «Les consultants se sont donc orientés vers un rôle de conseil, apportant une plus-value à la clientèle, en sortant notamment de la seule dimension recrutement», rapporte-t-elle. Quant à l’après-crise? Géraldine Henning en a déjà observé les prémices cet été, le plus actif qu’elle ait connu depuis son arrivée au Luxembourg, il y a trois ans. «Aujourd’hui, on remarque que les gens ont à nouveau des projets, des envies», constate-t-elle, enthousiaste.

Cette crise a donc permis de réorienter, si besoin en était, les acteurs vers plus d’éthique. Reste à voir maintenant quelles vont être les implications sur les candidats. Il s’agit effectivement de la première crise que vit la jeune génération. Elle a eu un impact sur la loyauté, générant peurs et autres rumeurs. A charge donc pour les entreprises de ne plus simplement «vendre» une fonction, mais également proposer un environnement de travail et des perspectives de développement personnel. «Il faudrait également, à l’instar de l’IFBL qui fait un travail remarquable dans son domaine, développer des instituts de formation équivalents dans des secteurs tels le trust, les fiduciaires ou le commercial», souhaite Géraldine Henning.

D’autres améliorations seraient les bienvenues, comme la mise en place d’une charte, d’un code de déontologie pour toutes les entreprises du domaine afin «que le Luxembourg ne se transforme pas en Dublin des années 90». Comme, pour l’heure, le secteur du recrutement ne dispose pas d’un ordre professionnel, c’est à l’éthique personnelle des dirigeants RH qu’il faut s’en remettre. Et l’exemple le plus convaincant pour Géraldine Henning est sans conteste Christiane Hoffmann, directrice de Lilith Project, qui «a apporté énormément au métier, alliant, entre autres qualités, humanité et expertise». La voie à suivre en quelque sorte…