L’entreprise Hein emploie 170 personnes au Luxembourg, mais est aussi présente en Allemagne pour la robotique, au Danemark et avec un service après-vente aux Pays-Bas. (Photo: Sebastien Goessens)

L’entreprise Hein emploie 170 personnes au Luxembourg, mais est aussi présente en Allemagne pour la robotique, au Danemark et avec un service après-vente aux Pays-Bas. (Photo: Sebastien Goessens)

«Innover, innover et encore innover.» Pierre Thein résume ainsi la recette pour rester compétitif sur le marché de la grande région et à l’international avec des produits «made in Luxembourg».

Et le directeur de Hein ne cache pas sa satisfaction de pouvoir porter haut et loin les couleurs du pays affublées d’un «Let’s make it happen» qui résume en quelque sorte l’état d’esprit de l’entreprise familiale spécialisée dans les fours pour boulangerie, son produit phare.

C’est un des derniers modèles en date qui a séduit un client au Japon où Hein prospecte depuis une dizaine d’années et a récemment conclu un accord avec un revendeur. Le modèle en question est l’Ecostone2, primé par la Fedil par son prix de l’environnement en raison du procédé de récupération de la chaleur qui permet de réduire la consommation et de diminuer la chute de température lors de l’inévitable ouverture de la porte.

Le four Ecostone2 exporté au Japon

Le four Ecostone2 exporté au Japon

Je montre à chaque étranger qui vient au Luxembourg que le pays est autre chose que des boîtes aux lettres.

Pierre Thein, Hein

«Nous sommes heureux que la technique luxembourgeoise soit reconnue au Japon, un pays qui est pointu sur le plan technologique», déclare Pierre Thein. Deux exemplaires du four ont d’ores et déjà été expédiés par bateau, un troisième va décoller ce jeudi du Findel, avec la présence du ministre de l’Économie Étienne Schneider

«Nous avons voulu monter une opération pour montrer qu’au Luxembourg, il y a encore quelque chose qui se crée et pas seulement dans les banques, assurances et autres, ajoute Pierre Thein. Je montre à chaque étranger qui vient au Luxembourg que le pays est autre chose que des boîtes aux lettres».

Innover dans la production

Sur les quinze dernières années, Hein a créé six nouveaux produits, dont certains soutenus par les aides du ministère de l’Économie. Du mega four pouvant cuire 25.000 pains par jour au retour de la cuisson à bois, les techniques et les modes de production ont, dans tous les cas, profondément évolué depuis la fondation de l’entreprise en 1882 par Nicolas Hein.

Un modèle qui permet de cuire jusqu'à 25.000 pains par jour.

Un modèle qui permet de cuire jusqu’à 25.000 pains par jour.

«Quand vous innovez, vous pouvez avancer et vous maintenir sur le marché, quand vous n’innovez pas, vous tombez comme beaucoup dans la bataille sur le prix», observe Ferdinand Hein, directeur général de la société.

Hein a d’ailleurs été primée en 2010 par la Chambre des métiers lors du Prix de l’innovation dans l’artisanat pour lequel l’entreprise est à nouveau finaliste cette année.

Hein a ainsi investi durant les dernières années quelque 9 millions d’euros dans ses outils de productions, sur un site qui est désormais hautement automatisé, illustration d’une industrie 4.0 qui existait avant le concept.

Conserver l’ancrage local

Si l’objectif de conquérir des marchés supplémentaires demeure, les responsables de l’entreprise qui emploie 170 personnes au Luxembourg (Hein est aussi présent en Allemagne pour la robotique, au Danemark et avec un service après-vente aux Pays-Bas) indiquent vouloir conserver une base régionale forte. 

«Nous sommes sur chaque marché, à l’exception de la Chine, avec des situations de diminution du nombre de nos clients principaux puisque le nombre de boulangers diminue, note Ferdinand Hein. Au Luxembourg, on comptait 386 boulangeries en 1982. Elles sont seulement une quarantaine aujourd’hui.» Même si certains sont de taille importante et occupent plusieurs points de vente à travers le pays.

90% des produits de Hein sont exportés sur cinq continents, dont 80% en Europe centrale. Outre les fours pour boulangerie, des modèles réduits ont plus récemment fait leur apparition dans des points de cuisson comme les stations-service.

De niche et technique, le marché de Hein est d’une grande complexité. Le savoir-faire de l’entreprise est donc essentiel pour sa pérennité. Et lorsque Hein n’investit pas dans le chaud, elle s’intéresse aussi au froid avec son unité au Danemark qui produit le Flexbaker UV, une cellule de stockage pour pâtes à destination des boulangers. Un produit primé en septembre dernier à Stuttgart.