La Chambre de commerce, représentée par Carlo Thelen et l’Adem, représentée par Isabelle Schlesser, ont entamé une collaboration sur le long terme pour proposer des formations aux demandeurs d’emploi. (Photo : Audrey Somnard)

La Chambre de commerce, représentée par Carlo Thelen et l’Adem, représentée par Isabelle Schlesser, ont entamé une collaboration sur le long terme pour proposer des formations aux demandeurs d’emploi. (Photo : Audrey Somnard)

La formation professionnelle continue est désormais clé dans la lutte contre le chômage. La directrice de l’Adem, Isabelle Schlesser, et Carlo Thelen, le directeur de la Chambre de commerce – qui est partenaire –, ont fait le point jeudi sur les différentes formations qui sont accessibles aux demandeurs d’emploi.

La Chambre de commerce met ainsi la main à la poche puisque l’institution alloue un budget de 100.000 euros par an pour proposer des formations gratuites aux chômeurs.

Au total, ils étaient 5.000 demandeurs d’emploi à bénéficier des formations en 2017, des sessions souvent courtes, pour remettre le pied à l’étrier et se réorienter vers des carrières demandées sur le marché du travail.

Mesurer la motivation et les qualifications du demandeur

C’est le conseiller de l’Adem qui est à même de mesurer la motivation et les qualifications du demandeur pour l’envoyer vers la formation adéquate: «Nos bureaux sont tapissés d’offres de formation, nous voulons pousser les demandeurs d’emploi à se responsabiliser pour qu’ils expriment eux-mêmes l’envie de bénéficier d’une formation», explique Isabelle Schlesser. «Quelquefois, cela permet d’élargir son horizon, surtout pour les candidats les moins qualifiés».

Ainsi, les boulangeries Paul cherchent actuellement des profils particuliers, «peut-être que certains candidats n’y avaient pas pensé avant, mais avec l’envie de la bonne formation, les emplois sont là, c’est concret».

S’il existe plusieurs types de formations, c’est celle pour devenir entrepreneur qui rencontre le plus de succès: «Nous avons trop de demandes pour Fit4Entrepreneurship. Les séances de sensibilisation sont ouvertes à tous, cela permet de se donner une idée, de voir ce qu’il est possible de faire. Mais les demandeurs d’emploi qui veulent rentrer dans ce programme ont besoin d’avoir une idée qui tienne la route. On ne va pas jusqu’à leur demander de présenter un business plan, mais les candidats motivés avec une bonne idée de projet sont retenus», prévient la directrice de l’Adem. 

Le programme est configuré pour 60 personnes sur deux ans, mais seulement pour les jeunes qui ont une affinité forte avec l’IT et qui manifestent leur intérêt

Isabelle Schlesser, directrice de l’Adem

Depuis 2015 et la mise en place du programme, quelque 2.500 personnes ont été sensibilisées. 206 demandeurs d’emploi ont participé au programme, dont 67 qui ont créé leur entreprise dans des domaines aussi variés que l’artisanat, la restauration, le coaching, le commerce, etc.

La majorité des candidats ont des diplômes universitaires, sont âgés entre 40 et 50 ans et on compte 36 créatrices d’entreprise, contre 31 créateurs.

Pas question donc de proposer des formations sans projet solide. C’est le cas pour la formation Fit 4 Digital Future, qui s’adresse aux jeunes de moins de 30 ans qui veulent avoir une vision globale d’un projet digital. Cette formation dure trois semaines.

Seuls 12 participants se sont inscrits en 2017. Ce n’est pas un problème, selon Isabelle Schlesser: «Le programme est configuré pour 60 personnes sur deux ans, mais seulement pour les jeunes qui ont une affinité forte avec l’IT et qui manifestent leur intérêt». Résultat, sur les 12 candidats, sept avaient retrouvé un emploi après trois mois.