Fernand Reinig invite les entreprises à davantage utiliser les outils du List. (Photo: Marion Dessard)

Fernand Reinig invite les entreprises à davantage utiliser les outils du List. (Photo: Marion Dessard)

Au bouillonnant Irlandais, le conseil d’administration a choisi un profil maison et plus posé pour coordonner 630 personnes, dont les trois quarts sont des chercheurs. Depuis le 9 décembre, Fernand Reinig officie en tant que CEO ad interim. Plutôt discret dans la presse, il assure être là pour longtemps lorsque nous le rencontrons. Celui qui fut le CEO de feu le CRP Gabriel Lippmann suit un agenda résumé par le CA dans le communiqué annonçant sa nomination: «Ajustements ponctuels de la structure organisationnelle, mise en place de procédures, définition de la stratégie pour les mois à venir, et ce dans le but de stabiliser de manière durable le List et ses structures.»

Comptant parmi les RTO européens (Research and Technology Organisation), le List est un maillon essentiel dans l’écosystème de la recherche et dans les pistes de diversification économique du pays. «Notre rôle va faire émerger certains besoins en termes de profils, notamment technologiques ou avec une expérience du secteur privé, déclare Fernand Reinig. Nous voulons toujours recruter une personne responsable de l’administration et de la finance et une autre des ressources humaines.» Né le 1er janvier 2015 de deux anciens CRP, le List a dû partir d’une feuille blanche pour disposer d’une nouvelle culture interne.

2015 et 2016 ont été des années difficiles.

Fernand Reinig, CEO ad interim du List

«Tous les acteurs adhèrent à l’idée de la fusion comme un pas important dans le paysage de la recherche et force est de reconnaître que c’est une opération lourde. Certaines difficultés sont apparues, majoritairement liées à la sous-
estimation du problème d’organisation et d’orientation des personnes.» La première victoire dans une quête de mobilisation des équipes est la signature d’une convention collective en janvier dernier. «2015 et 2016 ont été des années difficiles, reconnaît Fernand Reinig. Cette signature est l’aboutissement d’efforts importants pour mettre en place un cadre salarial. Chaque personne est désormais catégorisée et connaît les perspectives pour sa carrière. Le conseil d’administration a aussi été d’accord pour faire un effort important pour que ce cadre commun soit attractif.»

Le List parallèlement doit continuer à recruter pour le besoin de ces trois piliers: la recherche et l’innovation environnementales, la recherche et les technologies autour des matériaux, l’IT à destination des services innovants. «Nous devons notamment trouver des personnes de valeur internationale», ajoute Fernand Reinig, qui met en avant la volonté du gouvernement d’investir massivement et sur le long terme dans la recherche comme argument d’attractivité pour le RTO, qui doit encore peaufiner et affirmer sa réputation à l’international.

La Lune comme limite

Si les polémiques ont donné l’impression d’un retard au décollage de la fusée, le vaisseau est désormais lancé. Le List gravite par exemple autour du projet Spaceresources.lu. La signature en février dernier d’un accord de coopération entre le gouvernement et la firme japonaise Ispace pour découvrir, cartographier et exploiter des ressources lunaires doit passer par l’utilisation d’un spectromètre de masse itinérant développé par le List. C’est aussi l’institut qui doit être un pivot dans le projet européen de «HPC», le High Performance Computing.

Nous sommes de plus en plus contactés pour des projets européens.

Fernand Reinig, CEO ad interim du List

«Nous sommes de plus en plus contactés pour des projets européens, se félicite Fernand Reinig. Le monde est devenu plus compétitif pour tous, et certaines entreprises gagneraient si elles s’appuyaient davantage sur les outils mis à disposition par le List et l’Université.»

«Chaque chose en son temps, pour l’heure aucun agenda n’a été fixé pour cette dernière étape», indiquait en décembre 2016 le communiqué du List au sujet de la recherche d’un CEO définitif. Apparemment à l’aise dans son rôle, Fernand Reinig veut continuer à «créer de l’impact économique et social». Il a sur son agenda 2017 un autre enjeu: la définition, avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, d’un nouveau contrat de performance. Le premier sous l’ère du List.