La mobilisation des sidérurgistes mosellans reste très forte. (Photo : CFDT)

La mobilisation des sidérurgistes mosellans reste très forte. (Photo : CFDT)

Le comité central d’entreprise (CCE) d’ArcelorMittal Atlantique-Lorraine se tenait ce vendredi à Saint-Denis, près de Paris. Et il a été suivi de près par des centaines de paires d’yeux de sidérurgistes directement concernés du côté de Florange.

Et personne n’est rassuré, sur le site mosellan. Malgré la déclaration du président Sarkozy, confirmée par Lakshmi Mittal, d’une volonté de redémarrage et d’investissements. A Paris, en effet, la prolongation de l’arrêt des hauts fourneaux a été confirmée, jusqu’à l’été à priori. Ce sont bien la conjoncture et l’état des marchés qui décideront, in fine, du redémarrage espéré. Les sommes annoncées en investissement étaient déjà prévues. Et, sur le site de Florange, les syndicalistes n’ont jamais cru que le déblocage de 2 millions pour l’entretien préalable était la garantie en soi que les installations seraient rallumées rapidement.

Sur les voies

Alors, pendant les discussions dans la capitale, les sidérurgistes mosellans ont montré leur détermination. Ceux que l’on appelle les «Florange » (comme il y a eu les Longwy, notamment, au début des années 80) se sont rassemblés dès le matin pour rallier le poste de commande de la zone de triage d'Ebange, qu'ils ont bloqué. Des dizaines de métallurgistes se sont installés à même les voies, empêchant toute alimentation des sites industriels de la vallée de la Fensch.

Ils ont ensuite intensifié le blocus, empêchant la circulation sur les voies principales. Les TER et le TGV Paris-Metz-Luxembourg ne pouvaient plus passer.

La SNCF a arrêté jusqu'à 16h la circulation des trains entre Metz et Thionville. Et les CFL ont bloqué en gare les trains au départ du Luxembourg. Les forces de l’ordre ont été appelées pour dégager les manifestants, mais la circulation ferroviaire est restée très perturbée après les incidents.

Au CCE, ArcelorMittal a estimé que les conditions ne sont pas réunies pour reprendre la production avant fin juin. Comme la demande est généralement inférieure au troisième trimestre par rapport au deuxième, en raison de la trêve estivale, il est peu probable que le haut-fourneau redémarre avant septembre. D’ici là, le printemps risque d’être chaud en Moselle…