Keith O’Donnell (Atoz) : «Les entreprises doivent se préparer à davantage de contentieux fiscaux.» (Photo: archives paperJam)

Keith O’Donnell (Atoz) : «Les entreprises doivent se préparer à davantage de contentieux fiscaux.» (Photo: archives paperJam)

Monsieur O'Donnell, comment s’explique le départ de Paul Chambers ?

« C’est une décision professionnelle. Nous en parlions très cordialement depuis environ six mois. Il a décidé qu’il préférait partir, pour réfléchir à ce qu’il veut faire, quelque chose de différent. Il a participé à la fondation d’Atoz en 2004, avec une série d’associés fondateurs dont moi-même et Norbert Becker, l’actuel président du conseil d’administration. Avec ce départ, nous restons à 11 associés. Le cabinet compte une centaine de collaborateurs. Nous réfléchissons à l’opportunité de promouvoir quelqu’un en interne. Mais ce n’est pas une priorité ou une nécessité.

Quelle est l’actualité de votre entreprise ? Comment voyez-vous l’année 2012 ?

« Ces dernières années, nous nous sommes concentrés sur le développement du réseau Taxand, dont le siège est au Luxembourg et qui est actuellement présent dans 50 pays. Plus récemment, nous avons créé une chaire de fiscalité internationale avec l’Université du Luxembourg. Notre objectif est d’améliorer le niveau de connaissance des fiscalistes du Luxembourg.

L’année 2012 va être très intéressante sur de nombreux plans. Nous avons d’importants sujets à régler, dont celui de la dette. La grande échéance, c’est le 20 mars, jour où la Grèce devra rembourser 14 milliards d’euros. Il faut voir comment la dette sera restructurée d’ici là pour éviter un défaut désorganisé. Tout cela aura beaucoup d’impact sur l’économie internationale, dont nous sommes tributaires, comme nos clients. L’autre sujet qui nous intéresse, c’est l’harmonisation ou la coordination fiscale. Nous suivons cela de très près.

Est-ce la préoccupation majeure de vos clients, les entreprises internationales ?

« Nous avons récemment effectué des sondages au niveau de Taxand à ce propos. Le sujet principal à l’international, c’est en effet que les administrations fiscales deviennent plus agressives, en raison de leurs contraintes budgétaires croissantes. Nous sommes donc amenés à défendre les entreprises, à les aider lorsque leurs montages fiscaux sont contestés. Cela crée beaucoup d’incertitudes. Le cas Vodafone a beaucoup fait parler de lui ces dernières semaines. L’administration fiscale indienne a souhaité taxer une transaction qui avait échappé à l’impôt. Deux milliards de dollars étaient en jeu. Le contentieux a duré plusieurs années, mais la Cour suprême indienne a montré que tout le monde était soumis à la loi et que la transaction en question n’était effectivement pas taxable.

Les entreprises doivent se préparer à ce type de contentieux. Nous sommes aussi amenés à faire de plus en plus de demandes de remboursement de retenues à la source, dont nous estimons qu’elles ont été indument perçues. En tant que conseillers, nous devons aider nos clients, en fonction des règles qui sont en place, pas de la moralité de ces pratiques, même si c'est un sujet de débat au sein de notre cabinet. »