En septembre 2014, les initiateurs de Fir de Choix remettent une pétition au président de la Chambre des députés, Mars di Bartolomeo. (Photo: chd.lu)

En septembre 2014, les initiateurs de Fir de Choix remettent une pétition au président de la Chambre des députés, Mars di Bartolomeo. (Photo: chd.lu)

Trois sympathisants de l’initiative citoyenne Fir de Choix, qui défend le maintien du choix des familles entre le cours de religion ou le cours de morale dans les écoles luxembourgeoises, ont cité l’association des athées, humanistes et agnostiques, Aha, et son président Laurent Schley devant le tribunal correctionnel de Luxembourg pour diffamation. Ils leur réclame 10.000 euros chacun pour atteinte à leur réputation.

L’affaire remonte à l’automne 2014, lorsque les Fir de Choix sonnent la mobilisation contre la suppression du cours de religion dans les écoles et son remplacement par un cours unique d’éducation aux valeurs. Leur pétition recueille presque 26.000 signatures et suscite un débat à la Chambre des députés. Un an plus tard, les animateurs de l’initiative demandent aux personnes les soutenant de télécharger et d’imprimer une carte postale et de l’envoyer par la poste au ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch.

Huit jours à deux mois de prison

Cette démarche est moquée par les sympathisants d’Aha qui rencontrent le ministre de l’Éducation le 10 décembre en lui remettant un broyeur de documents destiné à la destruction des cartes postales qui inondent la boîte aux lettres du ministère. L’instant est immortalisé par une photo mettant en scène Claude Meisch et Laurent Schley tout sourire tenant l’appareil. Un cliché que l’association des athées, humanistes et agnostiques s’empresse de poster sur sa page Facebook, en l’assortissant d’un commentaire assassin au sujet de l’initiative des Fir de Choix, présentés comme des «fanatiques religieux». Le journal gratuit L’essentiel et le Zeitung en font un «pick-up».

Fir de Choix enrage dans une lettre à la rédaction publiée dans le Wort et ses sympathisants demandent à Claude Meisch de prendre publiquement ses distances vis-à-vis d'Aha et de son commentaire jugé insultant et calomnieux. Le ministre n’en fera rien.

Le 10 février, trois sympathisants de Fir de Choix mandatent l’avocat François Moyse et lancent une citation directe devant le tribunal correctionnel, estimant que le commentaire posté sur les réseaux sociaux les a exposés «au mépris public, alors que le terme de fanatique religieux a une définition et une connotation particulièrement péjorative». Dans la citation dont Paperjam a pris connaissance, ils demandent aux juges de déclarer Aha et son président coupables de l’infraction d’injure-délit inscrite à l’article 448 du Code pénal, qui prévoit une peine d’emprisonnement de huit jours à deux mois et une amende de 251 à 5.000 euros.

L’audience a été fixée au mois de mai prochain.