En Europe, «l’impact réel de la PSD2 et de l’open banking n’a pas encore été pleinement réalisé», soutient Anna Scally, associée chez KPMG Irlande et spécialiste des fintech. (Photo: Licence C. C.)

En Europe, «l’impact réel de la PSD2 et de l’open banking n’a pas encore été pleinement réalisé», soutient Anna Scally, associée chez KPMG Irlande et spécialiste des fintech. (Photo: Licence C. C.)

Les capitaux investis dans des fintech durant la première partie de l’année ont déjà dépassé l’ensemble des investissements effectués en 2017 dans ce secteur. Voici la principale conclusion de l’étude «The Pulse of Fintech», publiée en début de semaine par le cabinet KPMG.

Celle-ci fait état de 875 levées de fonds ou acquisitions à l’échelle mondiale pour une somme de 57,9 milliards de dollars, soit environ 50 milliards d’euros. Une performance rendue possible par deux opérations particulièrement importantes. La première, de 12 milliards d’euros, a été réalisée par la filiale spécialisée dans les services financiers du groupe Alibaba, Ant Financial.

La seconde est le rachat du groupe britannique Worldpay par l’américaine Vantiv pour 11 milliards d’euros. Grâce à cette transaction, mais aussi au rachat de la suédoise iZettle par Paypal pour 2 milliards d’euros, l’Europe est devenue la région qui a attiré le plus de capitaux dans ce secteur durant cette première partie d’année. KPMG relève 198 «deals» totalisant 22 milliards d’euros.

Diversité géographique et technique

«L’impact réel de la PSD2 et de l’open banking n’a pas encore été pleinement réalisé», soutient toutefois Anna Scally, associée chez KPMG Irlande et spécialiste des fintech, citée dans l’étude. «Dans les mois à venir, nous nous attendons à voir une augmentation du nombre d’opportunités d’affaires en Europe, les entreprises et les grands acteurs technologiques exploitant de façon plus agressive les données à leur disposition.»

Après l’Europe, c’est l’Asie, avec des investissements à hauteur de 14,5 milliards d’euros, qui attire le plus de capitaux. Suit l’Amérique avec 12 milliards d’euros, qui, pour la majorité, se sont retrouvés dans des fintech états-uniennes.

«D’un point de vue géographique, nous voyons davantage d’activité et des transactions plus importantes sur des marchés moins traditionnels, comme le Brésil, le Japon et la Corée du Sud», observe le global co-leader of fintech de KPMG International, Ian Pollari, également cité dans l’étude. «Nous voyons aussi que les secteurs annexes de la fintech, comme l’analyse de données, l’intelligence artificielle, les regtech et les insurtech, suscitent un intérêt croissant.»