Amnesty International Luxembourg vient de relayer un rapport de son organisation consacré à la situation – en 2015 – de la peine de mort dans le monde, et de son application.

Dans celui-ci, l’organisation non gouvernementale (ONG) s’inquiète de «l’envolée spectaculaire» du nombre d’exécutions qui ont eu lieu l’an dernier à différents endroits du globe, «le plus élevé de ces 25 dernières années».

Selon l’ONG, 1.634 personnes ont été exécutées suite à des crimes ou des délits en 2015, un chiffre en hausse de plus de 50% par rapport aux statistiques de 2014.

Des exécutions tenues secrètes en Chine

En outre, Amnesty International précise que ce chiffre ne tient pas compte des exécutions perpétrées en Chine – «des milliers», affirme l’ONG – où les données relatives à la peine de mort demeurent un secret d’État.

Sur les 1.634 exécutions recensées, 1.455 – soit 89% du total – l’ont été principalement dans trois pays que sont dans l’ordre l’Iran, le Pakistan et l’Arabie saoudite, alors qu’une recrudescence d’exécutions a été observée en Égypte et en Somalie.

Mais si 25 pays ont procédé à des exécutions en 2015, Amnesty International note également «quelques évolutions très positives», comme le souligne Stan Brabant, directeur d’Amnesty International Luxembourg, indiquant que l’an dernier le Congo, les Fidji, Madagascar et le Suriname ont complètement aboli la peine de mort en droit.

«Cela fait que pour la première fois, une majorité de pays dans le monde – 102 – a aboli ce châtiment», a-t-il encore ajouté.

Du mieux aux USA

Il a aussi souligné quelques raisons d’espérer du côté des États-Unis où «seuls» 27 condamnés à mort ont été exécutés en 2015, un chiffre «au plus bas» depuis 1991, alors que dans le même temps, le nombre de condamnations prononcées a lui aussi diminué aux USA l’an dernier, s’établissant à 52 contre 72 en 2014.

Évoquant le rôle du Luxembourg dans ce combat que mène Amnesty International contre la peine de mort, Stan Brabant a évoqué – en complément de pétitions – 154 lettres manuscrites de résidents membres ou sympathisants de l’ONG qui ont contribué en 2015 à la grâce de six prisonniers condamnés à mort, dont cinq aux États-Unis et un en Iran.

Jean Asselborn en porte-parole

Et il a rappelé le rôle important joué par la diplomatie luxembourgeoise, notant que le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, rappelait aussi souvent que nécessaire lors de ses déplacements la position du Luxembourg et de l’Union européenne contre la peine de mort.

Ce fut notamment le cas l’an dernier lors de visites de travail en Iran et en Égypte, a indiqué Stan Brabant.