Gilbert Renel (Deloitte): «Un tiers des entreprises font état d’une augmentation de 20% du risque de départs volontaires.» (Photo: Olivier Minaire/archives)

Gilbert Renel (Deloitte): «Un tiers des entreprises font état d’une augmentation de 20% du risque de départs volontaires.» (Photo: Olivier Minaire/archives)

Monsieur Renel, quelles sont les conclusions essentielles de l’étude «The global trend remains defensive»?

«La situation a évolué sensiblement depuis 2009. Les personnes sondées (décideurs, DRH…) sont d’abord optimistes sur la reprise du business. Tout en gardant un œil attentif sur le contrôle des coûts, elles travaillent beaucoup plus que l’an dernier sur le développement de leurs affaires, sur l’innovation et sur la rétention des clients. Mais les décideurs réalisent aussi que pour parvenir à leurs fins, il faut absolument garder leurs ‘hauts potentiels’. Le risque de les perdre est très fortement ressenti. Les entreprises ont peur qu’ils partent en raison du regain de business et de l’attrait d’autres entreprises. Un travail important est donc réalisé dans les entreprises pour identifier ces ‘hauts potentiels’ dans un premier temps, puis pour les former, les rémunérer, leur donner de meilleurs jobs, enfin faire en sorte qu’ils soient beaucoup plus impliqués dans l’entreprise au niveau du management et de la gestion des risques. Celle-ci est devenue un souci important aujourd’hui.

N’est-ce pas exagéré de parler de 'peur' à propos de la perte de certains collaborateurs?

«Non, c’est encore plus vrai au Luxembourg qu’ailleurs. Un tiers des entreprises font état d’une augmentation de 20% du risque de départs volontaires, par rapport à l’année dernière. Cette tendance est en ligne avec les prévisions économiques du FMI et de la BCE (Banque Centrale Européenne).

Les écarts salariaux sont-ils en train de se creuser entre les 'hauts potentiels' et le reste du personnel?

«Les employeurs ont compris pendant la crise à quel point leurs 'hauts potentiels' avaient été précieux, combien ils étaient à même de tirer leurs entreprises vers le haut. Maintenant que l’économie reprend, ils veulent donc tout faire pour les identifier et les garder. Pour eux, on met donc en place des plans de développement, des plans de carrière précis, des systèmes de bonus très ciblés.»