Au camp de Röszke en Hongrie, les conditions sont plus que sommaires pour accueillir le flot incessant de réfugiés. (Photo: DR)

Au camp de Röszke en Hongrie, les conditions sont plus que sommaires pour accueillir le flot incessant de réfugiés. (Photo: DR)

Si les réfugiés du Moyen-Orient veulent trouver de meilleures conditions de vie en Europe, ce – long – chemin passe par des étapes pour le moins délicates sur le plan humain. À l’instar des centaines de personnes qui s’entassent depuis plusieurs jours en bordure de la localité de Röszke en Hongrie, à la frontière avec la Serbie.

Une localité de campagne a priori comme toutes les autres, située sur la route qui mène les réfugiés vers l’espace Schengen, vers une vie meilleure. Là où un camp de fortune rassemble les réfugiés qui n’hésitent pas à braver les fils barbelés dressés par la Hongrie à sa frontière serbe. Sur place, l’aide s’est organisée vaille que vaille. Les réseaux sociaux ont joué l’effet catalyseur et battu l’appel aux bénévoles. 

Roger Winandy, étudiant luxembourgeois en business administration à Vienne et impliqué dans des actions caritatives et humanitaires depuis plusieurs années, en fait partie.

Le jeune homme de 24 ans a spontanément rejoint le camp pour venir en aide aux personnes qui, dans un certain désordre, sont emmenées en bus dans d’autres camps, officiels ceux-là, où ils sont enregistrés avant d’être relâchés au bout de quelques jours.

Certains réfugiés choisissent de rejoindre à pied la gare de Szeged à 10 km. Roger Winandy a suivi cette nuit ceux qui ont tenté ce voyage pour espérer rejoindre l’Autriche puis l’Allemagne.

Pas de coordination officielle

«Il n’y avait rien ici, pas de coordination, pas d’électricité, pas de tentes», fait remarquer d’emblée Roger Winandy lorsque nous le contactons. Il est de retour sur place, après un aller-retour à Vienne. Des progrès relatifs sont observés dans la coordination de l’aide humanitaire. 

«Médecins sans frontières et Caritas sont ici, mais aucune organisation ne prend le lead dans la coordination de l’aide», regrette cependant Roger.

La situation demeure donc sensible, mais pas inconnue du grand public via les réseaux sociaux qui jouent le rôle de relai en direct et les grands médias qui s’intéressent de plus en plus à ce camp qui pourrait bien devenir celui de la honte si une aide structurée n’était pas mise en place.

«Les enfants gardent le sourire», fait tout de même remarquer Roger Winandy dans un de ses posts sur Facebook.

Un appel aux politiques

Lorsque nous lui posons la question du message qu’il souhaite faire passer au gouvernement luxembourgeois qui assure également la présidence du Conseil de l’Union européenne, la réponse fuse en forme d’appel à l’aide: «Les politiques européens ont manqué à leur responsabilité. Nous sommes en plein cœur de l’Europe et nous ne ressentons aucune pression politique sur la situation ici. Le Luxembourg et les pays européens doivent faire pression».

Via ‪#Röszke‪, les images et témoignages convergent sur Twitter. L’initiative Train of Hope, lancée par des bénévoles pour apporter de l’aide aux réfugiés qui arrivent dans la gare principale de Vienne, sert aussi de relai important.

Autant de mouvements qui montrent que la solidarité doit aussi s’organiser en amont d’arrivées heureuses en Allemagne puis dans d’autres pays, comme ce fut le cas aussi au Luxembourg cette semaine.