Quelque 150 personnes se sont réunies mardi devant le siège de la BCEE pour demander l’application de l’accord de la fonction publique au sein de l’établissement bancaire. (Photo: Nader Ghavami)

Quelque 150 personnes se sont réunies mardi devant le siège de la BCEE pour demander l’application de l’accord de la fonction publique au sein de l’établissement bancaire. (Photo: Nader Ghavami)

Tout l’art de la négociation tient dans la capacité de mobilisation de chaque camp. Même lorsque l’une des deux parties impliquées n’est autre que l’État. C’est cette logique qui a poussé, mardi, la CGFP à mettre sur pied une manifestation sous les fenêtres de la Banque et caisse d’épargne de l’État, place de Metz.

Si l’événement n’a regroupé que quelque 150 des 1.820 personnels actifs au sein de la banque, il visait avant tout à marquer les esprits. Ou du moins à marquer le coup dans un univers bancaire peu habitué à de tels mouvements sociaux. Particulièrement lorsque l’État en est l’unique actionnaire.

Entamé il y a trois ans à la suite de l’accord salarial dans la fonction publique, le bras de fer porte sur «son application complète», selon Romain Wolff, président de la CGFP. En clair, que les personnels de la BCEE sous statut d’employés de l’État bénéficient des mêmes possibilités de promotion que leurs homologues fonctionnaires. D’autant plus que la proportion d’employés au sein de la banque serait ultra majoritaire, à en croire Georges Dennewald, président de l’Association du personnel de la BCEE.

Menée en pleine négociation de coalition et dans un contexte de campagne pour les élections sociales, cette manifestation a reçu le soutien de l’Aleba, en tant que syndicat sectoriel, mais aussi du KPL et de Déi Lénk. «J’étais présent, car Déi Lénk apporte toujours son soutien aux mouvements qui luttent contre l’injustice et qui cherchent à obtenir des avancées sociales», indique le député David Wagner qui juge que «les revendications présentées ne sont pas incohérentes».

Même position pour Romain Wolff, qui table sur un geste du gouvernement pour débloquer ce dossier qui devrait servir de référence pour l’ensemble des établissements publics.

Interrogé sur les suites à donner en cas de poursuite du blocage, Georges Dennewald estime que la réponse «interviendra au début de l’année prochaine», après l’analyse du sondage réalisé auprès de l’ensemble du personnel de la BCEE sur les propositions du médiateur. Et ce dernier de préciser qu’une éventuelle prochaine étape ne se fera pas avant «le début de l’année prochaine», la période de la fin d’année étant «peu propice à la mobilisation de masse».

À noter enfin que la loi du 24 mars 1989 dédiée à la BCEE prévoit des dérogations spécifiques, dont l’article 30 précise que «les conditions générales du statut, concernant notamment les droits et devoirs, les conditions d’engagement, d’avancement, de rémunération et de retraite des agents sont fixées par règlement grand-ducal, qui peut exceptionnellement et dans l’intérêt du bon fonctionnement des services bancaires de l’établissement, déroger par rapport au statut général des employés de l’État». Autre élément à prendre en compte, les caractéristiques liées au statut de banque systémique qui place l’établissement bancaire sous le contrôle direct de la Banque centrale européenne.