Pas de surprise avec les chiffres pour le représentant de l’ABBL Alain Hondequin. (Photo: Mike Zenari)

Pas de surprise avec les chiffres pour le représentant de l’ABBL Alain Hondequin. (Photo: Mike Zenari)

Pour la deuxième fois, l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL) et EY ont mené une enquête sur les coûts de la régulation dans le secteur bancaire. Il en ressort que, au cours de l’année 2015, les banques ont dépensé 458 millions d’euros pour se mettre en conformité avec les différentes réglementations imposées, essentiellement au niveau européen.

Lors de la première étude basée sur des chiffres de 2013, le total atteignait 382 millions d’euros. L’augmentation est donc de 20%. «Elle correspond à 1% du PIB du pays», pointe Alain Hondequin, general counsel business cluster à l’ABBL. En moyenne, cette somme correspond à un montant de 6 millions par banque.

Les sommes totales atteignent en fait 14 millions pour les plus importantes et 700.000 euros pour les plus petites. «Mais», précise Olivier Maréchal, partner chez EY Luxembourg, «pour les institutions moins importantes, ces coûts peuvent représenter jusqu’à 51% du total des investissements. En moyenne, c’est 35% du budget des investissements qui est englouti dans ces coûts. On voit donc à quel point est réduite la capacité à investir dans l’avenir.»

Ces chiffres correspondent aux prévisions données lors de la précédente étude.

Alain Hondequin, general counsel business cluster de l’ABBL

«Ces chiffres correspondent aux prévisions données lors de la précédente étude», précise le responsable de l’ABBL qui dit s’attendre à une progression de ces coûts jusqu’en 2018 avec l’entrée en vigueur des réglementations Mifid II et des nouvelles mesures anti-blanchiment. Ensuite, sans nouvelles réglementations, le plafond devrait être atteint.

Au niveau de l’emploi, selon les réponses fournies par 28 institutions de la Place, l’étude considère que la réglementation monopolise 3.300 personnes à plein temps, soit 13% du personnel du secteur bancaire. C’est une augmentation de 38% par rapport à la précédente enquête.

Dans une analyse plus détaillée des différentes réglementations, Denis Costermans, directeur associé chez EY Luxembourg, note que la plupart ont été assez mal perçues par le monde bancaire à cause de leur complexité. «Emir a été une des plus chères et des moins appréciées», confirme-t-il. «Mifid et Priips avaient été assez bien perçues au départ pour la sécurité qu’elles apportaient à l’investisseur, mais leur complexité et les coûts d’implémentation ont fait changer l’opinion à leur propos.»

Alain Hondequin, en tant que porte-parole du secteur bancaire, admet que la plupart des réglementations étaient nécessaires et ont renforcé la confiance dans le secteur. «Mais à l’avenir, nous aimerions que les réglementations qui nous seront imposées soient mieux articulées entre elles.»