David Cameron n'aime pas Bruxelles, mais il veut tout de même maintenir son pays dans une Union européenne qu'il souhaiterait voir réformée. (Photo: DR)

David Cameron n'aime pas Bruxelles, mais il veut tout de même maintenir son pays dans une Union européenne qu'il souhaiterait voir réformée. (Photo: DR)

«Deal» pour Donald Tusk, «Fair» pour Jean-Claude Juncker. C’est une satisfaction toute mesurée que les responsables européens, respectivement le président du Conseil et le président de la Commission, ont affichée vendredi soir au sortir d’une trentaine d’heures de négociations. 

La réunion des 28 chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne a permis d’accoucher d'un nouveau schéma de participation du Royaume-Uni au sein de l’UE. Un accord validé à l’unanimité.

«L’accord reconnaît que le Royaume-Uni (…) ne souhaite pas s’engager à davantage d’intégration politique au sein de l’Union européenne.»

Cet élément de l’accord résume à lui seul la satisfaction du Premier ministre britannique David Cameron d’avoir à la fois réussi à maintenir le statut particulier de son pays, dans une Union européenne qu’il voudrait voir réformée.

Je n’aime pas Bruxelles, j’aime la Grande-Bretagne.

David Cameron 

Autre motif de satisfaction pour Cameron: avoir obtenu une possibilité de limiter les droits sociaux des travailleurs immigrés arrivant dans son pays, et ce pour une durée maximale de quatre ans. Une possibilité qui, par ricochet, est inscrite dans l’accord comme ouverte à tous les États membres.

On June 23rd, you will decide if Britain is stronger, safer and better off in a reformed EU. My #EUReferendum statement:

Posted by David Cameron on Saturday, February 20, 2016

Jean-Claude Juncker s’est érigé en défenseur des principes – plutôt malmenés durant ces discussions – de l’Union européenne. «Je veux souligner que le mécanisme de protection répond à un problème très spécifique. Il était très important pour la Commission, en tant que gardienne des Traités, de s’assurer que toute dérogation à nos libertés fondamentales soit limitée dans le temps.»

Adopté aussi par le Luxembourg par la voie du Premier ministre Xavier Bettel, cet accord ne devrait pas s’appliquer en ces termes au Luxembourg, avait prévenu le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn en commission parlementaire, préalablement au sommet européen.

Stop ou encore? 

Cet accord marque-t-il une victoire politique pour David Cameron? Est-ce le début d’une Europe à la carte? Les interrogations et autres craintes de voir l’Union se désagréger étaient nombreuses au sortir de ce sommet.

Le Premier ministre devra encore réussir une campagne en faveur du maintien de son pays au sein de l’Union, sur base de cet accord, pour crier totalement victoire. Les électeurs britanniques se prononceront le 23 juin prochain par voie de référendum.

Pour cette campagne qui pourrait être historique, les membres du Cabinet de David Cameron ont été autorisés à mettre entre parenthèses la solidarité gouvernementale pour défendre leurs propres vues. 

Le Premier ministre trouvera sur sa route un de ses amis en politique, le maire de Londres Boris Johnson, qui s’érige en figure de proue des «pro-Brexit».