Si vous êtes de ceux qui se lèvent tôt et passent bien avant l’aube chez leur boulanger, vous pouvez être rassurés.

Le ministre des Classes moyennes Lex Delles (DP) a en effet décidé, voici peu, de prolonger en 2019 la dérogation accordée aux métiers de bouche (boulangers-pâtissiers, bouchers, traiteurs, fabricants de glace, de gaufres et de crêpes) par rapport à la loi sur les heures d’ouverture des commerces. S’ils le souhaitent, ils peuvent donc continuer à ouvrir de 4h à 21h tous les jours de l’année, sauf le 25 décembre.

Le boulanger gagne deux fois

Cette dérogation avait été accordée il y a un an à la demande de la fédération des artisans Lëtzebuerger Liewensmëttelhandwierk. Cela suite à un litige porté devant la justice par un boulanger de Differdange. Celui-ci souhaitait obtenir une dérogation à la loi sur les heures d’ouverture, arguant qu’il ne pouvait ouvrir qu’à 6h alors qu’une station-service voisine échappait à cette loi.

Vendant pain et croissants, elle lui faisait donc concurrence. La dérogation a été refusée par le ministère. Le boulanger a alors porté le dossier devant le tribunal administratif, qui lui a donné raison. La Cour administrative, saisie en appel par le ministère, a ensuite fait de même, estimant que «certaines dispositions légales relatives au régime des heures de fermeture ne sont pas conformes à la Constitution».

En attendant une réforme législative, prévue pour 2020, la secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener (LSAP), avait alors accordé une dérogation aux métiers de bouche dans leur ensemble. Elle arrivait à échéance ce 22 janvier. Et a donc été prolongée. Sans doute pas pour la dernière fois.