Machines à écrire et téléphones étaient les principaux outils de travail des banquiers de la Place au cours des années 1950. (Photo: Bil / Archives)

Machines à écrire et téléphones étaient les principaux outils de travail des banquiers de la Place au cours des années 1950. (Photo: Bil / Archives)

Descendant de l’Association luxembourgeoise des employés de banque née en 1918, devenu Aleba en 1964 en raison de la croissance du secteur des assurances, le syndicat a vu évoluer ce qui deviendra la place financière actuelle. Que ce soit la création de la Bourse de Luxembourg en 1927, la mise en place de la Holding 1929 ou l’essor de l’emploi. De moins de 1.000 salariés en 1955, le personnel des banques a atteint 26.100 salariés fin 2017, contre 224 personnes dans le secteur des assurances en 1955 à 7.100 au 31 décembre dernier.

Au moment où les deux secteurs ont signé chacun de leur côté une nouvelle convention collective marquée par la volonté de modernisation, une plongée dans les archives permet de se rendre compte des évolutions réalisées. Que ce soit bien évidemment dans les outils utilisés que dans les pratiques.

Parmi les métiers désormais rayés de la convention collective des banques figurent notamment les fonctions de manipulateurs de titres, d’huissier de coffre ou bien encore de gestionnaire de clés télégraphiques. Autant de métiers qui ont disparu à l’heure actuelle en raison de l’évolution des métiers de la banque, désormais à la recherche de développeurs blockchain ou de spécialistes en sécurité des données en lien direct avec l’essor annoncé de la digitalisation.

Une réorientation des métiers – et donc des compétences des salariés – qui ne se fera pas du jour au lendemain. D’où l’introduction dans le nouveau cadre du secteur bancaire et des assurances d’un droit à la formation continue. Conséquences de cette perpétuelle évolution, la concentration en cours des établissements actifs sur la Place et une stagnation du volume total de postes. Deux phénomènes qui devraient se poursuivre dans les années à venir, en raison de ce que les responsables de l’Aleba qualifiaient, en janvier dernier, «d’échos inquiétants». Le dernier exemple en date concerne ainsi le départ annoncé de Nordea.

Syndicat autonome depuis 1978 et sa séparation d’avec la fédération syndicale des employés privés, l’Aleba est, depuis 2005 et la loi déposée par François Biltgen (CSV), la principale force du secteur financier. À ce titre, le syndicat dispose de la représentativité sectorielle, et donc de la prérogative de signer seul une convention collective. Lors des dernières élections sociales en 2013, il avait obtenu 50,39% des suffrages, devant l’OGBL-SBA et le LCGB-SESF.