L’exposition luxembourgeoise à Arles se tient dans la Chapelle de la Charité. (Photo: Romain Girtgen)

L’exposition luxembourgeoise à Arles se tient dans la Chapelle de la Charité. (Photo: Romain Girtgen)

Depuis 2017, Luxembourg participe aux Rencontres de la photographie d’Arles, qui se déroulent tous les ans pendant l’été.

Pour la prochaine et 50e édition de ces Rencontres, ce sont Claudia Passeri et Krystyna Dul qui auront l’occasion de présenter leur travail aux professionnels et amateurs de photographie dans la Chapelle de la Charité du 1er juillet au 22 septembre.

Deux expositions en une

Pour nommer les artistes participant à cette exposition, un jury est organisé pour départager les photographes sélectionnés par un panel de nominateurs (Paul di Felice, Danielle Igniti, Kevin Muhlen, Michèle Walerich et Anouk Wies).

À l’instar de ce qui a été mis en place l’année dernière, deux artistes doivent être choisis: un artiste confirmé pour exposer dans la nef principale et un artiste émergent dont le travail, soutenu par le programme stART-up, est présenté dans la nef latérale droite de la chapelle.

Le jury est composé de personnalités locales et internationales puisqu’on y trouve Simon Baker (Directeur de la Maison européenne de la photographie à Paris), Paul di Felice (vice-président de Lët’z Arles, professeur et commissaire d’exposition), Étienne Hatt (rédacteur en chef adjoint d’Artpress et responsable de la chronique photographie), Danielle Igniti (commissaire d’exposition), Steph Meyers (directeur des Rotondes), Sam Stourdzé (directeur des Rencontres d’Arles), Michèle Walerich (responsable du département Photographie du CNA et jury du fonds stART-up de l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte).

Pour l’exposition de l’artiste confirmé, le jury a dû départager les dossiers de Patrick Galbats, Karolina Markiewicz & Pascal Piron, et Claudia Passeri. Et pour l’exposition de l’artiste émergent, étaient en compétition Krystyna Dul, Ann Sophie Lindström et Suzan Noesen.

La mémoire et la solitude

Les artistes devraient présenter des projets développés spécialement pour cette occasion. Claudia Passeri a choisi de montrer une installation, «Aedicula», qui se compose de grands présentoirs à journaux sur lesquels sont disposés des journaux sans texte, mais avec des images prises par l’artiste dans le village de Furlo en Italie, autrefois lieu de villégiature de Mussolini.

Le village symbolise aujourd’hui l’oubli des luttes, des sacrifices et des heures sombres ou de l’impossibilité de réfléchir à celles-ci sereinement faute de consensus politique (local).

Pour l’artiste, ce projet «soulève la question du statut de l’image et de l’information massive, dévoyée, segmentée, biaisée et la difficile construction du discours historique. Il interroge le rôle de l’humain – maître des lieux, dompteur de la nature – dans son environnement».

Quant à Krystyna Dul, elle a souhaité développer un projet basé sur une narration fictive. «Résonance» raconte «la solitude d’un homme âgé dont le désir sexuel est resté intact. C’est une histoire sur l’évanescence et la jeunesse – ce concept impitoyablement temporaire –, mais aussi sur une imagination vive qui embrasse l’insoutenable réalité, sur l’expression créative comme antidote à la solitude».