Alphonse Berns, David Arendt, Robert Goebbels et Philippe Dauvergne, les quatre piliers chargés de soutenir le Freeport Luxembourg. (Photo: Christophe Olinger)

Alphonse Berns, David Arendt, Robert Goebbels et Philippe Dauvergne, les quatre piliers chargés de soutenir le Freeport Luxembourg. (Photo: Christophe Olinger)

Suite à son assemblée générale qui s’est tenue à la mi-avril, le Freeport Luxembourg a renouvelé son conseil d’administration. Une manière de sortir des turbulences qui perturbent l’image, voire de se préparer à une vente, pour cette société créée en septembre 2014 et active dans le stockage des biens de valeur.

Olivier Thomas, président et actionnaire, a cédé sa place à l’ancien ministre grand-ducal Robert Goebbels (LSAP), déjà présent au sein du conseil. «La volonté», explique-t-il, «est de créer un conseil qui bénéficie d’un fort ancrage au Grand-Duché.»

Une base locale consolidée par Alphonse Berns, ancien haut fonctionnaire du ministère des Finances en charge de la fiscalité, et l’administrateur délégué du port franc, David Arendt. Tous deux étaient déjà administrateurs. Ils sont rejoints par le Français Philippe Dauvergne, un ancien des douanes françaises, résidant au Luxembourg depuis 2008.

Un duo dans la tourmente

Ce conseil est nommé pour un an. Il reste complété par les deux actionnaires principaux du Freeport, le Suisse Yves Bouvier, patron de la société Natural Le Coultre, et le conseiller en art Olivier Thomas.

Mais Yves Bouvier doit se battre actuellement en justice dans une affaire de vente d’œuvres d’art surfacturées dont l’accuse le milliardaire russe Dmitry Rybolovlev, propriétaire du club de football de l’AS Monaco, et a préféré faire un pas de côté le temps d’assurer sa défense. Quant à Olivier Thomas, il a été entendu par la justice française dans le cadre de la disparition d’œuvres de Pablo Picasso, dont la belle-fille, Catherine Hutin-Blay, est la propriétaire.

Nous n’avons aucune information comme quoi Yves Bouvier ou Olivier Thomas sont décidés à vendre.

Robert Goebbels, président du conseil d'administration

Les deux hommes vendront-ils leurs parts dans le Freeport, soit plus de 90% des actions à eux deux? Des rumeurs circulent. L’assemblée générale a, quant à elle, précisé que «s’il devait y avoir une vente de leurs participations à un ou plusieurs investisseurs stratégiques, ces derniers devraient s’engager à développer l’entreprise dans le cadre du régime législatif et réglementaire qui gouverne ses activités.»

«Mais, pour l’instant, nous n’avons aucune information comme quoi Yves Bouvier ou Olivier Thomas sont décidés à vendre», insiste le nouveau président du conseil.

Laboratoire d'expertise scientifique à venir

Développé en tant que zone franche axée sur les biens de grande valeur, le Freeport a clôturé sa première année complète en 2015. Sans donner de chiffres précis, son administrateur délégué, David Arendt, note que plus de deux tiers des surfaces disponibles sont occupés, mais que la société n’est pas encore bénéficiaire. «Nous pensons pouvoir revenir avec de meilleures nouvelles l’an prochain. Nous suivons pas mal de nouvelles pistes que nous espérons concrétiser dans les mois qui viennent», lance-t-il.

Il pointe aussi que différentes activités connexes aux œuvres d’art sont venues se greffer à l’activité d’entreposage (assurances, prêt sur gage d’œuvres d’art, garantie de titres de propriété, société de conseil en art). Pour compléter la palette, le Freeport devrait bientôt accueillir un laboratoire d’expertise scientifique destiné à l’authentification des œuvres.