Résident permanent de Singapour, Yves Bouvier s’est dit ravi de voir ses actifs débloqués dans la cité-État d’Asie. (Photo: Luc Mullenberger / archives)

Résident permanent de Singapour, Yves Bouvier s’est dit ravi de voir ses actifs débloqués dans la cité-État d’Asie. (Photo: Luc Mullenberger / archives)

La décision est datée du 21 août, selon une dépêche de l’AFP reprise par les médias. Les juges de la Cour d’appel ont levé une ordonnance, qui avait été prise précédemment par un tribunal de Singapour et qui gelait au niveau mondial les actifs d’Yves Bouvier. Ce dernier est résident de la cité-État d’Asie.

La juridiction a considéré qu’il n’y avait aucun risque que M. Bouvier «fasse disparaître» ses actifs, contredisant ainsi les précédents juges.

Le gel avait été initié après une plainte en janvier dernier dans la Principauté de Dmitry Rybolovlev, propriétaire du club de football l’AS Monaco. Le milliardaire russe accusait Yves Bouvier d’avoir surfacturé 38 toiles de maîtres, pour un préjudice chiffré en dizaines de millions de dollars.

Le marchand d’art a été inculpé en février à Monaco pour escroqueries et complicité de blanchiment et a été placé sous contrôle judiciaire et autorisé à quitter la Principauté contre une caution de 10 millions d’euros.

440 millions d’euros d’actifs

En mars, le milliardaire russe avait intenté une action au civil à Singapour, obtenant le gel des actifs de M. Bouvier, estimés jusqu’à 440 millions d’euros.

Le marchand d’art suisse, dans un communiqué de presse, s’est dit «ravi» de la décision de la Cour d’appel. «Je suis heureux que mon opinion ait été confortée», a-t-il encore déclaré.

Toutefois, cette décision ne lève pas définitivement les soupçons qui pèsent sur lui et qui font de l’ombre au Freeport de Luxembourg dont il est (toujours) actionnaire. Reste à savoir si les autorités luxembourgeoises vont prendre le risque de conserver cet emcombrant actionnaire, alors que l’image du port franc luxembourgeois est brouillée à l’international.

Yves Bouvier a admis avoir vendu en une dizaine d’années une quarantaine d’œuvres majeures à Dmitri Rybolovlev ou ses sociétés, pour une valeur totale de 1,87 milliard d’euros.