Les cadres français sont ceux qui évoquent le plus l’intérêt pour l’équilibre personnel (44%). (Photo: thisparticulargreg/licence creative common)

Les cadres français sont ceux qui évoquent le plus l’intérêt pour l’équilibre personnel (44%). (Photo: thisparticulargreg/licence creative common)

L’équilibre personnel arrive en tête des critères de choix d’un emploi de cadre en Europe. C’est un des constats majeurs tirés de l’enquête menée par le cabinet de recrutement international Robert Half, en avril et mai dernier (et publiée cet été) auprès de 2.187 cadres de direction ou dans les fonctions ressources humaines et financières, en Autriche, Allemagne, Belgique, France, Italie, République tchèque, Suisse, aux Pays-Bas et au Luxembourg.
La question centrale était: «Si vous deviez choisir entre deux emplois avec le même salaire et des avantages comparables, quel serait le facteur le plus important dans votre décision?» La réponse cochée le plus fréquemment par les cadres supérieurs sondés est: «L'équilibre entre vie privée et vie professionnelle.»

Un tiers des cadres luxembourgeois

Cette recherche d'équilibre arrive ainsi devant des facteurs comme l'évolution de carrière, l'opportunité de travailler à l'étranger ou la qualité de la relation avec le management ou les collègues. Et elle vient en tête dans les neuf pays où l’enquête a été menée, dans des proportions différentes toutefois.

On notera que ce n’est pas au Luxembourg, loin s’en faut, que cette préoccupation semble la plus forte: elle est mise en avant par 33% des sondés, qui la mettent en balance avec l’ensemble des autres critères. Il y aurait donc un savant dosage de motivations.

A titre de comparaison, les cadres français sont ceux qui évoquent le plus l’intérêt pour l’équilibre personnel (44%), suivis des Belges, des Italiens et des Néerlandais (42%), puis des Tchèques (41%), des Suisses (40%), des Autrichiens (39%). Seuls les Allemands (26%) l’évoquent moins que les cadres du Luxembourg.

Il y a manifestement une prise de conscience réelle de ce paramètre dans les entreprises et les services de ressources humaines. Toujours selon cette enquête, une majorité des répondants, dans la plupart des pays, déclarent pouvoir «aborder aisément» le sujet de cette «work-life balance» avec leur management. C’est même au Luxembourg que le score s’avère le plus net, avec 89% de cadres affirmant en parler librement.

Fidéliser, un défi

Ces constats peuvent être rapprochés d’autres, issus d’une autre étude, encore plus récente, menée par le même cabinet international, à l’échelle planétaire cette fois. Le «Rapport mondial sur l’emploi dans les milieux financiers», cinquième édition de ce sondage annuel réalisé par Robert Half, confirme que les cadres supérieurs en finance sont préoccupés par les défis liés au recrutement et à la difficulté croissante de fidéliser leurs employés.

Dans de nombreuses régions du monde, le marché de l'emploi dans les secteurs de la comptabilité et de la finance semble traverser une période de transition. A l'échelle mondiale, 67% des répondants (plus de 6.000 dirigeants du secteur de la finance, issus de 19 pays) affirment qu'il est plutôt difficile ou très difficile (19%) à l'heure actuelle de recruter des professionnels compétents dans ces domaines. 56% des managers avouent une préoccupation réelle quant à la fidélisation de leur personnel au cours de l'année à venir. La proportion était de 45% en 2010.

Les cadres supérieurs disent craindre de perdre leurs meilleurs employés, susceptibles d'être attirés par d'autres perspectives d'emploi au cours de l'année qui vient.