Abdu Gnaba: «Les bricoleurs et les entrepreneurs sont des gens qui ont une capacité d’adaptation hors du commun.» (Photo : Christophe Olinger / archives)

Abdu Gnaba: «Les bricoleurs et les entrepreneurs sont des gens qui ont une capacité d’adaptation hors du commun.» (Photo : Christophe Olinger / archives)

Claude Wagner, véritable «serial» entrepreneur, et Abdu Gnaba, docteur en anthropologie et sociologie, animeront une conférence à l’occasion des Entrepreneurs’ Days Spring Edition, ce mercredi 16 mai à la Chambre de commerce. Le thème retenu est «EntReprendre, un état d’esprit», un moyen de voir la cession-reprise d’entreprise sous un œil différent.

Le Luxembourgeois, nommé entrepreneur de l’année 2016 lors du prix organisé par EY Luxembourg, est notamment CEO et fondateur du groupe Bati C. Aujourd’hui âgé de 53 ans, il a commencé par une prise de participation dans Bati C, avant d’engager les reprises d’Hoffmann-Schwall, de Bâtiself, de Citabel – après la création d’Intersport – du cuisiniste Wolf-Moritz ou encore de Mobilier & Jardin. Aujourd’hui, son groupe (CWA) emploie plus de 800 salariés.

«Un serial entrepreneur, c’est d’abord la passion»

Lors de la remise du prix de l’Entrepreneur de l’année, le dirigeant l’avouait lui-même, il n’a pas «vraiment eu de roadbook bien établi. Les différentes acquisitions ont été avant tout une question d’opportunités. C’est ensuite que l’on voit comment ces opportunités pouvaient cadrer dans un business plan.» 

Dans une interview accordée à Paperjam.lu à la suite de ce prix, Claude Wagner confiait que le fil rouge de ses acquisitions (qui remontent à 1992) est «la passion! Celle du sport tout d’abord, puis celle de la construction et du bâtiment […]. Un serial entrepreneur, c’est d’abord la passion, la persévérance, s’adapter à ses employés, toujours avoir le goût du risque, même si on ne réussit pas toujours.»

Bricoleur et entrepreneur, une culture du risque partagée

Abdu Gnaba est quant à lui à la tête de Sociolab, société d’aide à la décision qui se base sur la connaissance des consommateurs, étudiés en tant que tribus. Il est notamment l’auteur de «Bricole-moi un mouton», aux Éditions L’Harmattan. Dans une interview publiée sur Paperjam.lu à la suite de la sortie de cet ouvrage, l’anthropologue et sociologue français expliquait sa démarche, «fruit de deux années de recherche et d’entretiens sur le terrain, auprès de quelque 750 adeptes du bricolage en France et au Luxembourg.»

Également auteur de «L’Explorateur et le stratège: le voyage éternel des entrepreneurs familiaux», Abdu Gnaba insistait aussi sur le fait que «le bricoleur et l’entrepreneur partagent une culture du risque. Bricoler, tout comme entreprendre, c’est savoir, à l’avance, que l’on va en général au-devant de multiples problèmes. Et plus ils avancent, plus ils trouvent des solutions pratiques pour se rééquilibrer et faire en sorte que ça aille mieux.»

«L’entrepreneur est le raconteur d’une histoire»

Pour Guylaine Bouquet-Hanus, de la House of Entrepreneurship, qui organise l’évènement, l’objectif de cette conférence axée sur la cession-reprise d’entreprises est «d’aborder la thématique de l’entrepreneuriat sous un angle sociologique/anthropologique moins conventionnel, mais aussi au travers de l’expérience d’un multi-entrepreneur, qui a fait le choix de la création tout comme de la reprise d’entreprises à différents moments de sa vie. L’entrepreneur est un spécialiste du besoin donc, mais aussi un porteur de valeurs et le raconteur d’une histoire.»

Informations sur le programme complet des deux jours des Entrepreneurs’ Days Spring Edition (16 et 30 mai), et inscriptions sur: www.entrepreneursdays.lu.