Selon le Liser, le renouvellement d’anciennes générations d’actifs par de jeunes générations ne serait plus que partiel. (Photo: Maison moderne / archives)

Selon le Liser, le renouvellement d’anciennes générations d’actifs par de jeunes générations ne serait plus que partiel. (Photo: Maison moderne / archives)

Le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (Liser) a publié ce mercredi un nouvel indicateur socio-économique traitant du vieillissement de la population active occupée au Luxembourg.

Soulignant en préambule que si, dans la plupart des pays européens, la population nationale constitue le principal vivier de main-d’œuvre salariée, le Luxembourg fait exception à la règle, puisque le vieillissement de sa population active dépend également de celui des frontaliers et des résidents étrangers.

Si, jusqu’au milieu des années 2000, le Luxembourg – notamment par rapport à ses voisins – a bénéficié d’un répit en matière de vieillissement de sa main-d’œuvre, depuis cette date, «leur présence ne suffit plus à freiner le vieillissement de l’ensemble de la population des salariés», note le Liser.

Qui ajoute qu’aujourd’hui, les générations qui sont arrivées massivement dans les années 1990 ont mécaniquement vieilli sans encore avoir atteint l’âge de départ à la retraite, faisant que «le répit dont disposait le Luxembourg il y a encore 10 ans semble donc consommé».

Une pyramide rectangulaire

Selon l’institut, les pyramides des âges de 1994 et du début des années 2000 montrent en effet que les frontaliers et les résidents étrangers, plus nombreux et plus jeunes que les autochtones, ont permis de «gonfler» les jeunes générations d’actifs et d’assurer le renouvellement des générations d’actifs.

Mais en 2017, poursuit-il, la forme rectangulaire de cette pyramide suggère le risque d’un renouvellement «seulement partiel» des anciennes générations d’actifs par des jeunes générations d’actifs.

Dès lors, si l’afflux d’une main-d’œuvre frontalière jeune, couplé à la présence d’une main-d’œuvre résidente étrangère jeune également, a joué un rôle essentiel dans le dynamisme du marché du travail luxembourgeois, cette dynamique s’essouffle et «le Luxembourg doit impérativement trouver de nouvelles voies pour faire face aux effets de l’augmentation de l’espérance de vie et du rapport de dépendance», affirme le Liser.

Qui conclut sa note en indiquant que la thématique du vieillissement actif au sein des entreprises reste un enjeu d’actualité, «notamment au regard de débats sociétaux tels que la viabilité des systèmes de retraite».