Leaseplan compte investir le marché privé, avec notamment des véhicules hybrides et électriques. (Photo: LeasePlan)

Leaseplan compte investir le marché privé, avec notamment des véhicules hybrides et électriques. (Photo: LeasePlan)

LeasePlan possède une flotte de 9.000 voitures au Grand-Duché. Incitations fiscales, prise de conscience écologique, tendance générale, les raisons sont multiples pour que la société s’intéresse de près à renouveler sa flotte pour coller aux nouvelles normes.  

Jusque là, Leaseplan s’attelait à proposer des solutions de leasing aux entreprises. Mais l’idée est plutôt d’aller vers le corporate, car-sharing. Une étude a montré que 95% du temps, les véhicules ne sont pas utilisés. «Il faut donc optimiser l’utilisation de ces véhicules et accélérer les nouveaux modes de consommation de la mobilité», estime Joel Fernandes, country manager de LeasePlan, arrivé au pays en septembre dernier. «En 2021, nous allons montrer l’exemple sur notre propre parc automobile avec des véhicules hybrides et électriques parmi les employés».

Parallèlement au marché luxembourgeois, la flotte de LeasePlan est encore loin d’accueillir largement les voitures électriques et autres hybrides: elles représentent seulement 2,5% du parc, mais les choses bougent un peu puisque 5,2% des commandes pour mai 2018 sont pour des véhicules hybrides/électriques. «Nous voyons un changement au niveau de l’offre des constructeurs», ajoute Joel Fernandes.

Gilles Caspar, du ministère du Développement durable, a déroulé les mesures d’incitation du gouvernement pour passer à l’hybride ou électrique. En 2017, de nouveaux incitatifs pour voitures à faibles émissions ont été mis en place. Ainsi, pour un véhicule privé, un abattement fiscal de 5.000 euros pour voiture électrique (BEV) ou voiture pile à combustible hydrogène (FCEV) existe désormais. Jusque là, ces abattements n’existaient que pour les voitures de leasing. Un abattement fiscal de 300 euros a également été mis en place pour l’achat de vélos ou Pedelec 25 (assistance électrique). Ces mesures sont cumulables. «Jusque-là, 90% du parc de voitures était des diesel, nous voulons faire baisser ce chiffre», estime Gilles Caspar. 

386 voitures électriques et 714 voitures hybrides vendues au Luxembourg

En 2017, 386 voitures électriques et 714 voitures hybrides ont été vendues au Luxembourg. Des chiffres qui paraissent bas, mais le Luxembourg est le 5e pays européen en matière de ventes de ce type de véhicules. Concrètement, on passe de 0,6% à 2% de part de marché. «Mais il reste un problème de prix et d’offre sur la gamme de véhicules. Il y a une tendance très forte du diesel vers l’essence, mais aussi une montée des véhicules à motorisation alternative».

«Aujourd’hui, pour acheter un véhicule électrique, il faut être très motivé», a estimé Guido Salvi, représentant de la House of Automobile, côté constructeurs. Ce dernier a loué les initiatives du pays: «Nous avons une politique très cohérente au Luxembourg, avec des incitations fiscales, mais aussi des infrastructures, avec une approche très proactive. 90% des personnes qui achètent un hybride rachètent des hybrides.»

Tous en sont convaincus, au-delà des nouvelles formes de véhicules, c’est la notion même de propriété de la voiture qui va évoluer à moyen terme. Des modèles économiques type Netflix ou Uber vont voir le jour pour que les utilisateurs paient un abonnement de services et conduisent une voiture qui leur convient, uniquement au moment qui leur convient.

Si c’est le prix qui actuellement rebute en partie les acheteurs, pour le Dr Maarten Messagie de l’Université de Bruxelles, «les acheteurs n’ont en tête que le prix d’achat de la voiture et pas ce qu’il coûte par la suite en termes de consommation, entretien, etc. Les voitures électriques sont moins chères quand on regarde le prix global.»

1.600 points de chargement pour 800 bornes sur tout le territoire

Mais il n’y a pas que le prix. Le Luxembourg va devenir sous peu le champion européen pour son nombre de points de chargement à travers le pays, 1.600 points de chargement pour 800 bornes sur tout le territoire. Des bornes qui seront accessibles avec la M-Card, comme pour d’autres transports publics.

Une bonne chose selon Alex Michels, head of asset management à Creos: «Nous avons effectué des simulations en misant jusqu’à 50% du parc de voitures privées électriques. Cela peut devenir un problème si tout le monde recharge sa voiture électrique à partir de 18h à la maison. Dans le futur les batteries permettront de ne pas recharger sa voiture tous les jours, car la capacité sera plus importante». En attendant, l’objectif est d’inciter les entreprises à proposer des stations de charge pour que leurs employés puissent recharger leur voiture durant la journée, quand ces bornes peuvent puiser de l’électricité via les énergies renouvelables.