Depuis quatre ans, Adecco publie un index de la compétitivité des talents, qui lui permet de conforter sa réputation d’expert du marché du travail. (Photo: Sébastien Goossens)

Depuis quatre ans, Adecco publie un index de la compétitivité des talents, qui lui permet de conforter sa réputation d’expert du marché du travail. (Photo: Sébastien Goossens)

Le travail est mort. Vive le travail! Cette petite phrase aux accents historiques pourrait être le slogan d’Adecco. Le groupe, présent dans 60 pays et leader mondial du travail temporaire, est en effet contraint de repenser l’ensemble de ses services dans un contexte global en pleine mutation.

C’est dans cet esprit qu’a été lancée fin octobre Yoss, une plateforme digitale destinée aux travailleurs indépendants. «30% des employés américains sont des free-lances. En Angleterre, ils sont déjà deux millions. Et cette tendance augmente», explique Alain Dehaze, le CEO du groupe, qui était de passage au Luxembourg début octobre. «Grâce à ce nouvel outil digital, que nous avons développé en partenariat avec Microsoft, nous allons pénétrer dans un nouveau marché, trois fois supérieur à celui du travail temporaire.» Les services d’intérim appartiennent-ils pour autant déjà au passé? En partie seulement. Car pour le groupe Adecco, le travail temporaire tel qu’il le pratique depuis plus de 50 ans a encore un beau potentiel. Et plus particulièrement dans un contexte économique qui nécessite toujours plus de flexibilité. La façon de le prester doit par contre évoluer. Et c’est chose faite avec Adia, lancée au début de l’année en Suisse et en Angleterre. Cette application mobile vise à mettre en relation directe employeurs et candidats. Une solution qui n’est pas nouvelle, puisque déjà proposée par la start-up luxembourgeoise Job Today. Mais pour Adecco, il s’agit d’entamer la dématérialisation future de ses agences classiques. Et le groupe franco-suisse veut accélérer cette tendance puisqu’il prévoit d’implanter Adia dans deux autres pays d’ici la fin de l’année.

Un autre challenge auquel se prépare l’entreprise est celui de l’apparition des nouveaux métiers. Un casse-tête qu’Adecco ne peut résoudre pour l’instant qu’au cas par cas. «Un de nos clients luxembourgeois qui construit une nouvelle usine nous a demandé de travailler sur des profils de techniciens qui n’existent pas sur le marché», explique Fabrice Poncé, directeur du groupe Adecco au Grand-Duché. «Nous devons donc trouver des candidats qui ont les compétences de base puis les former à ces nouvelles machines.»

Des talents pour les autres et pour soi-même

Formation, transition de carrière, conseils: il est urgent de se diversifier. «Nous sommes au cœur de la transformation du travail», complète Alain Dehaze. «Nous devons faire face non seulement à l’arrivée des nouvelles technologies, mais aussi aux changements démographiques et sociologiques, car les jeunes ont aujourd’hui une façon différente d’appréhender le travail.»

Ce qui a poussé l’entreprise à travailler sur un index de la compétitivité des talents, en partenariat avec l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD) et le Human Capital Leadership Institute. L’étude, qui en est à sa 4e édition, vise à classer pays et villes du monde entier sur leur capacité à attirer, développer et retenir les profils les plus recherchés. Luxembourg (en tant que pays) occupe la 7e position sur 118. Ce nouveau service offre une visibilité globale à Adecco et lui permet de conforter une réputation d’experte de l’évolution du marché du travail. Des talents, elle en a également besoin pour poursuivre sa mutation. Elle s’applique donc à être elle-même attrayante. «Nous nous classons 2e dans le monde au classement ‘Great place to work’ sur plus de 6.000 multinationales», conclut Alain Dehaze.