David Gray (Iris): «Nous avons bien été aidés dans nos démarches par Luxinnovation.» (Photo: David Laurent/Wide)

David Gray (Iris): «Nous avons bien été aidés dans nos démarches par Luxinnovation.» (Photo: David Laurent/Wide)

 

Monsieur Gray, qu’est-ce qui a motivé I.R.I.S à déplacer sa section R&D au Grand-Duché?

«Depuis le 1er juillet, nous avons accueilli une petite partie de la R&D de l’entreprise au Luxembourg. C’est une équipe de cinq personnes qui est venue de Louvain-la-Neuve et qui a été renforcée par deux nouvelles recrues et une personne qui était déjà présente dans nos équipes sur le territoire luxembourgeois. Ce transfert a été principalement motivé par deux choses, toutes les deux liées à la politique actuelle menée par le gouvernement. Il y a d’une part une aide à l’investissement. Un pourcentage situé entre 20 et 30% de l’investissement consenti. Pour notre part, ce pourcentage n’a pas encore été déterminé. On devrait statuer sur notre dossier dans le courant du mois d’octobre.

Et la deuxième raison, quelle est-elle?

«Elle réside dans la fiscalité adaptée à la vente des futures licences sur les produits développés par la R&D au Luxembourg. Le cadre légal offre désormais des avantages fiscaux très intéressants pour la vente de ces licences sur ces produits, que ce soit au Grand-Duché ou à l’étranger. Pour une société internationale comme la nôtre, présente pour la vente des licences dans 90 pays, notamment par l’intermédiaire de partenaires, c’est intéressant. Mais cela n’est valable que sur les nouveaux produits développés depuis le Luxembourg. Pas sur les produits existants. L’équipe qui travaille à présent sur le territoire grand-ducal démarre donc le développement d’une nouvelle gamme de produits dans nos domaines de compétences, à savoir l’Entreprise Content Management (ECM). Dans nos démarches, on peut souligner que nous avons été bien aidés par Luxinnovation pour monter le dossier en vue d’obtenir l’aide à l’investissement et que nos contacts avec l’administration fiscale ont été aisés. Cela a participé à l’installation d’un climat de confiance avec le Luxembourg.

Vous vous inscrivez donc dans une démarche à long terme… Comptez-vous développer cette nouvelle activité à Luxembourg ou envisagez-vous d’autres transferts?

«Nous pensons qu’il faudra un an pour mettre cette nouvelle gamme de produits au point. Après, pour bénéficier des avantages fiscaux, il faudra les vendre. Le transfert de l’équipe R&D se base en effet sur un calcul financier sur le long terme qui comprend l’aide à l’investissement et le retour sur les ventes avec l’avantage fiscal. Mais cela ne s’arrête pas là. Il faudra de toute manière assurer un suivi sur les produits développés, les améliorer. Ce n’est donc pas un one-shot sur un an et demi. A ce niveau, la R&D au Luxembourg pourrait en effet être renforcée. Quant à transférer d’autres parties de nos départements R&D ailleurs, il faudra voir. Ces aides ne sont valables que pour les nouveaux produits développés au Luxembourg. Or, une partie de nos activités en Belgique ou en Allemagne concerne des produits existants, des améliorations de ces mêmes produits. Avoir une activité R&D au Luxembourg, y développer de nouveaux produits, est une première pour nous. Si elle s’avère positive, cette expérience pourra probablement se poursuivre par le développement d’autres produits.»