L’heure n’est plus à la diplomatie entre les deux grandes puissances, qui sont désormais rentrées dans un bras de fer commercial en bonne et due forme. (Photo: Licence C. C.)

L’heure n’est plus à la diplomatie entre les deux grandes puissances, qui sont désormais rentrées dans un bras de fer commercial en bonne et due forme. (Photo: Licence C. C.)

Il s’agit d’une nouvelle manche dans le jeu de passe-passe que se livrent les deux puissances économiques mondiales. Et le niveau monte. L’administration présidentielle américaine a publié mardi matin une liste de 1.300 produits d’importation chinois qui pourraient être soumis à des taxes supplémentaires.

Les biens concernés proviennent de différents secteurs, dont l’aéronautique, les technologies de l’information et de la communication, ou encore la robotique. Après l’augmentation des taxes d’importation de 25% sur l’aluminium et l’acier chinois, cette nouvelle menace n’est toutefois que provisoire, car il ne s’agit que d’une proposition du représentant américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer. Celle-ci doit donc encore être validée par l’administration Trump.

106 produits américains visés

De l’autre côté du globe, le ministère chinois du Commerce a déclaré dans un communiqué qu’il s’agissait d’un «comportement totalement infondé, typiquement unilatéraliste et protectionniste, auquel la Chine s’oppose en le condamnant fermement». Pékin compte d’ailleurs porter l’affaire devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Mais le régime chinois est également passé à l’action. Lundi, il a mis à exécution la menace qu’il avait proférée fin mars en imposant des droits de douane de 15% à 25% supplémentaires sur 128 produits américains importés. Mercredi, Pékin a annoncé que ces surtaxes seront élargies à une nouvelle liste de 106 autres familles de produits, dont le soja et les voitures. La date de mise en application de cette nouvelle taxe ne sera annoncée qu’ultérieurement, a toutefois précisé le pouvoir chinois.

Réponse sur Twitter

«Nous ne sommes pas en guerre commerciale avec la Chine», a répliqué Donald Trump sur son compte Twitter, quelques heures plus tard. Le président américain semble donc vouloir calmer les esprits, mais toujours avec son style bien particulier. «Cette guerre, nous l’avons déjà perdue il y a plusieurs années à cause de la bêtise ou l’incompétence des personnes qui représentaient les États-Unis», a-t-il continué sur le réseau social.

Il ne baisse pas les armes pour autant. Car, selon lui, le pays accuse «un déficit commercial de 500 milliards de dollars par an» et «un vol de propriété intellectuelle de quelque 300 milliards de plus». Et d’ajouter: «Nous ne pouvons plus laisser faire!»

<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="en"><p lang="en" dir="ltr">We are not in a trade war with China, that war was lost many years ago by the foolish, or incompetent, people who represented the U.S. Now we have a Trade Deficit of $500 Billion a year, with Intellectual Property Theft of another $300 Billion. We cannot let this continue!</p>&mdash; Donald J. Trump (@realDonaldTrump) <a href="https://twitter.com/realDonaldTrump/status/981492087328792577?ref_src=twsrc%5Etfw">April 4, 2018</a></blockquote>
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Cette escalade ne rassure pas Wall Street, qui a ouvert en forte baisse mercredi, le Dow Jones perdant 1,86%, et le Nasdaq 1,39%.