Le télétravail doit être accepté du côté des salariés, mais surtout du côté des entreprises qui doivent installer une relation de confiance.  (Photo: Licence C.C.)

Le télétravail doit être accepté du côté des salariés, mais surtout du côté des entreprises qui doivent installer une relation de confiance.  (Photo: Licence C.C.)

La CSL a regroupé plusieurs études sur l’usage du télétravail en Europe et au Luxembourg. Si sa pratique se développe, tous les salariés ne sont pas logés à la même enseigne. Cela dépend bien sûr de la fonction de l’employé, mais également de l’entreprise elle-même.

Selon la CSL, le télétravail «peut présenter des avantages pour les salariés, pour les employeurs, mais aussi pour la société elle-même». 

D’après une étude de 2007, le télétravail est notamment associé pour les employés à moins de conflits entre vie professionnelle et privée, à une plus grande satisfaction de travail, à un engagement plus important et à une envie moindre de changer d’emploi.

Moins de salariés au bureau, c’est moins d’embouteillages sur les routes

Côté entreprises, «il a été démontré que le télétravail est associé à une idée de performance dans l’organisation», selon une autre étude de Sánchez, Pérez, Carnier & Jiménez de 2007.

C’est aussi un avantage non négligeable du côté des politiques, car moins de salariés au bureau équivaut à moins d’embouteillages sur les routes. C’est pourquoi la question de nouvelles formes de travail, dont le télétravail, est largement discutée au Luxembourg, même si pour les frontaliers, la question est encore soumise à des conditions strictes.

Tout n’est pourtant pas rose. Quelques résistances empêchent le développement du télétravail. Ainsi, certains employés craignent d’être isolés socialement et professionnellement, des effets négatifs sur les relations au sein de l’entreprise et sur le transfert de connaissances.

Perdre le contrôle sur les salariés

Du côté des entreprises, certaines craignent de perdre le contrôle sur leurs salariés. Il faut en effet une grande relation de confiance entre l’entreprise et des employés qui ne sont pas sur leur lieu de travail habituel. L’Espagne a, par exemple, une forte culture du présentéisme. De fait, le télétravail n’y est pas du tout développé.

Ce sont les pays scandinaves qui sont les plus avancés sur le recours au travail à distance, car les supérieurs hiérarchiques en ont une vision plus positive.

Cela dépend également des secteurs économiques prévalant dans les pays. On aura plus facilement recours au travail à distance dans les secteurs de haute technologie et à «forte densité de connaissances», autrement dit les métiers dits «intellectuels», comme cela est pratiqué sur la place financière, ou encore des start-up.

72% des sondés ont déclaré ne jamais avoir recours au télétravail

Le Luxembourg se place en haut de tableau, derrière la France et la Belgique. Néanmoins, 72% des sondés ont déclaré dans l’enquête «Quality of Work Index 2017» ne jamais avoir recours au télétravail. Le ministre de la Fonction publique, Dan Kersch, a récemment fait état d’un projet pilote pour pousser les fonctionnaires à faire régulièrement du télétravail (une fois par semaine). Ils sont pourtant plus nombreux à avoir accès au télétravail dans le secteur public que dans le secteur privé.

Une étude menée par la CSL rapporte que 21% des salariés du Luxembourg travaillent au moins de temps en temps (tous les jours, plusieurs fois par semaine, plusieurs fois par mois) à distance, dont 13% le faisant tous les jours ou toutes les semaines.

À noter que la CSL considère comme télétravail également des heures de travail supplémentaires non rémunérées qui sont effectuées à distance, quand le temps de travail effectué au bureau n’est pas suffisant. L’étude constate que «ce sont surtout les salariés dont le temps de travail effectif est très élevé, 46 heures par semaine et plus».